Alors que la fragilité de l'économie américaine continue à se faire sentir du côté nord de la frontière, la création d'emploi au Canada pourrait être la prochaine victime du malaise économique actuel, estiment des analystes.

Alors que la fragilité de l'économie américaine continue à se faire sentir du côté nord de la frontière, la création d'emploi au Canada pourrait être la prochaine victime du malaise économique actuel, estiment des analystes.

D'ici à la fin de l'année, la création d'emploi au pays sera en perte de vitesse tandis que les salaires versés seront modérés, prévoient des économistes.

«Ce ne sera pas aussi facile pour les gens à la recherche d'un emploi pendant le reste de l'année que ce l'était il y a un an», a indiqué Adrienne Warren, économiste principale de la Banque Scotia.

Les sondages effectués auprès d'employeurs permettent de constater que ces derniers feront preuve d'une prudence accrue lorsque viendra le temps d'embaucher de nouveaux employés au cours de la prochaine année, ce qui signifie que les travailleurs auront un pouvoir de négociation plus faible au moment de demander une hausse de salaire, a-t-elle observé.

La tendance est observée depuis le début de l'année, alors que l'économie, et en particulier la création d'emploi, semblaient relativement en santé.

L'année économique a commencé avec la création de pas moins de 46 000 emplois en janvier. Cependant, celle-ci est en chute libre depuis, le mois de juin s'étant même soldé par une perte nette de 5000 emplois et la situation n'ayant été sauvée que par la solide croissance des postes à temps partiel.

En fait, le mois de juin a donné lieu à une perte nette de 39 000 emplois à temps plein au pays, l'Ontario ayant à elle seule perdu 45 500 travailleurs à plein temps.

Entre-temps, les gains effectués au niveau des salaires ont ralenti. Ils sont passés d'un sommet de 4,9% en janvier, d'une année à l'autre, à 4,4%.

Néanmoins, les problèmes observés au Canada sont loin d'atteindre la gravité de la situation que vivent les États-Unis, où 463 000 emplois se sont envolés en fumée depuis le début de l'année. Après tout, le Canada affiche toujours un chiffre de 127 000 dans la colonne des gains.

Quoi qu'il en soit, les économistes croient que le Canada va se joindre aux États-Unis - quoique à une échelle moindre - sur la voie de service de la création d'emploi.

La Banque Scotia prédit que Statistique Canada fera état de la perte, dans l'ensemble, de 5000 emplois pour le mois de juillet et vraisemblablement d'un nombre encore plus élevé de disparitions de postes permanents.

Selon Dale Orr, directeur général de Global Insight, il n'est pas raisonnable de s'attendre à ce que les gains dans l'emploi continuent de s'opposer à la tendance généralement à la baisse de l'économie, qui s'affaiblit dans tous les secteurs, et non seulement dans ceux de la fabrication et de la foresterie.

Les données publiées la semaine dernière sur la production au mois de mai ont fait état de reculs dans la construction, les véhicules automobile, les mines, l'extraction de pétrole et de gaz naturel, l'agriculture, le commerce de gros et les services publics, ce qui représente un grand pan de l'économie canadienne.

«Le niveau actuel des salaires, de l'emploi et des profits des entreprises n'est tout simplement pas soutenable compte tenu des faibles niveaux de production», a expliqué M. Orr.