«Il n'y a jamais eu d'avantages marqués, pas d'établissement d'enseignement dans cette région. Mais les gens ont réussi à faire des choses. La mentalité a toujours été: si lui est capable, moi aussi, je le suis», indique Jean Grandmaison, auteur du livre Les Pionniers de l'entrepreneurship beauceron.

«Il n'y a jamais eu d'avantages marqués, pas d'établissement d'enseignement dans cette région. Mais les gens ont réussi à faire des choses. La mentalité a toujours été: si lui est capable, moi aussi, je le suis», indique Jean Grandmaison, auteur du livre Les Pionniers de l'entrepreneurship beauceron.

Cet état d'esprit, cette manière de faire pourrait expliquer le miracle beauceron, terme largement utilisé pour illustrer la vitalité entreprenariale de la région. Mais il y a plus selon l'auteur: la proximité avec les Américains aurait influencé la donne.

«Les Beaucerons sont portés par l'American Dream. Plusieurs entrepreneurs des débuts allaient voir les foires aux États-Unis et ramenaient des idées», poursuit l'auteur.

D'autres comme Denys Sylvain pensent que l'isolement qu'a connu la région a façonné cette indépendance des Beaucerons face aux autres.

«La Beauce a été reliée à Québec seulement à partir de 1800 avec la route justinienne. Donc pendant plus de 50 ans, ils ont développé leur propre économie», affirme-t-il.

Lionel Bisson, président de Cartonek, un OBNL qui fait la belle place à des employés avec limitations, croit que les Beaucerons sont des gens d'action.

«Ils ont des idées et ils n'attendent pas le gouvernement pour entreprendre», croit-il.

Lui-même représente ce miracle beauceron, en faisant fonctionner son organisme comme une entreprise. En quelques années, le chiffre d'affaires de Cartonek est passé 1,2 M$ à 6 M$.

D'autres comme Marc Dutil refusent le mot miracle.

«On ne croit pas au miracle ici. J'ai été élevé en bon catholique, mais ce n'est pas à genoux à l'église que tu créés de la richesse», dit-il. Pour lui, le succès vient avec le travail.

Le miracle a-t-il été fait sur le dos des travailleurs, moins bien payés que dans d'autres régions?

«J'aime autant des salaires à 10-11 $ de l'heure et que tout le monde travaille. C'est un choix de vie», affirme Denys Sylvain.

«Les employés le savent et ils acceptent. D'ailleurs, dans les PME, le patron n'a pas deux-trois autos et une Harley Davidson », conclut-il.