Bombardier (T.BBD.B), deuxième constructeur mondial de matériel de chemin de fer au chapitre des ventes, s'attend à obtenir davantage de commandes de wagons en Chine et en Inde au moment où ces deux grandes économies, à la croissance la plus rapide, consacrent des fonds aux infrastructures urbaines.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], deuxième constructeur mondial de matériel de chemin de fer au chapitre des ventes, s'attend à obtenir davantage de commandes de wagons en Chine et en Inde au moment où ces deux grandes économies, à la croissance la plus rapide, consacrent des fonds aux infrastructures urbaines.

Ainsi, la division de transport par rail de Bombardier vise à faire passer les revenus tirés de l'Asie à 25% de ses revenus totaux d'ici 10 ans comparativement à moins de 10% actuellement, a précisé Laurent Beaudoin, le président de Bombardier, lors d'une entrevue à Vadodara, en Inde.

Bombardier vient tout juste d'inaugurer sa première usine de wagons de métro en Inde, où des villes comme New Delhi, Bombay et Bangalore construisent des réseaux de métro. Dimanche dernier, la Chine a dévoilé un ensemble de mesures de 700 milliards de dollars pour soutenir la croissance économique tandis que la crise financière mondiale plombe les marchés et ralentit l'essor économique.

Intervention gouvernementale

«Les gouvernements vont investir davantage dans les infrastructures pour créer des emplois, et cela favorise les activités dans le domaine du transport, a dit M. Beaudoin. Les gouvernements doivent faire quelque chose pour stimuler l'économie.»

Mardi, la Chine a fait savoir qu'elle doublera ses investissements dans les chemins de fer l'an prochain à 600 milliards de yuans (105 milliards de dollars). Le programme de stimulants économiques comprend des dépenses consacrées aux chemins de fer, aux routes et aux aéroports.

De son côté, l'Inde affectera 850 milliards de roupies (20 milliards de dollars) au cours des sept prochaines années à la mise en place de réseaux de métro dans six villes, a précisé M. Ramachandran, secrétaire du ministère du Développement urbain.

L'Inde aura besoin de 500 wagons chaque année pendant les 20 prochaines années, a précisé E. Sreedharan, directeur général de Delhi Metro Rail Corp., l'exploitant du réseau de la capitale indienne.

«Pas de doute, c'est un excellent marché» pour les compagnies comme Bombardier, a souligné jeudi M. Sreedharan au cours d'une entrevue.

L'effet de la crise

L'effondrement des marchés financiers mondiaux menace de pousser plusieurs économies en récession, et cela pourrait inciter les gouvernements à augmenter leurs dépenses. Investir dans des projets ferroviaires «répond à la plupart des problèmes qu'ont les gouvernements dans les grandes villes. Je m'attends à ce que de grands projets refassent surface», a dit M. Beaudoin.

Jeudi, Bombardier a ouvert sa première usine en Inde pour produire la gamme Movia de wagons à Savli, dans la partie occidentale du pays. La compagnie canadienne dispose d'une commande de 424 wagons passée par Delhi Metro Rail. L'usine exportera dans la région, où elle a obtenu des commandes de divers pays, dont Singapour.

L'entreprise a également soumis une offre pour fournir 800 locomotives d'une valeur d'environ 4 milliards de dollars américains à Indian Railways, a précisé M. Beaudoin.

Il se peut que la société d'État fasse un appel d'offres d'ici à la fin de l'année, et la décision quant à ce contrat est attendue dans la première moitié de 2009, a-t-il ajouté.

Bombardier a un carnet de commandes de 31,1 milliards US dans le domaine ferroviaire.

D'autre part, Bombardier, troisième constructeur mondial d'aéronefs commerciaux, a bon espoir de maintenir son carnet de commandes d'une valeur d'environ 20 millions US portant sur des jets d'affaires et des appareils de transport régional à réaction, a indiqué M. Beaudoin.

Certains clients ont demandé à retarder la livraison d'appareils parce qu'ils ont du mal à obtenir des liquidités, a-t-il dit. «Les nouvelles commandes entreront plus lentement au cours des prochains trimestres, selon lui. Mais nous pouvons protéger ce que nous avons.»