Durement frappée par la mauvaise conjoncture, la chaîne de quincailleries et de centres de rénovation Rona (T.RON) résiste et surpasse même les attentes des analystes.

Durement frappée par la mauvaise conjoncture, la chaîne de quincailleries et de centres de rénovation Rona [[|ticker sym='T.RON'|]] résiste et surpasse même les attentes des analystes.

L'entreprise de Boucherville a par contre accusé une baisse de ses profits, de juillet à septembre dernier, pour la quatrième fois en autant de trimestres.

Rona reconnaît qu'elle pourrait rater sa cible d'une «faible croissance» du bénéfice par action en 2008-2009, si le contexte demeure difficile. «On va tout faire pour contrer ça», a assuré à La Presse Affaires le vice-président principal et chef de la direction financière, Claude Guévin.

La cote de Rona a chuté de 35% cette année. Hier, son action a tout de même pris 4,93% à 11,70$.

La chaîne a vu ses profits du troisième trimestre baisser de 10% à 53,4 millions ou 46 cents par action, comparativement à 59,4 millions ou 51 cents par action il y a un an, a précisé Robert Dutton, président et chef

de la direction, en conférence téléphonique. En excluant les dépenses extraordinaires, les profits par action ont par contre touché 51 cents, comparativement aux 48 cents attendus par les analystes recensés par l'agence Bloomberg. En outre, grâce à de nouveaux magasins, Rona a réussi à augmenter ses ventes de 2,3%, à 1,38 milliard, comparativement au 1,37 milliard des analystes.

Sans inclure les coûts non récurrents de 9,3 millions avant impôts reliés à la fermeture de quatre magasins en Ontario et en Colombie-Britannique, Rona a augmenté ses profits de 1% par rapport au troisième trimestre 2007, souligne Claude Guévin.

Les ventes des magasins comparables (ouverts depuis au moins un an) ont baissé de 2,3%, mais le recul est moindre qu'au dernier trimestre, ajoute-t-il.

Pour contrer la tempête, Rona a notamment pris des mesures pour augmenter les services et pousser les produits de marque maison. Depuis un an, la chaîne a recruté près de 40 marchands indépendants, ouvert une quinzaine de magasins et investi 50 millions dans des rénovations.

La chaîne doit par ailleurs continuer de contrer la chute des mises en chantier (-16%), particulièrement en Alberta, le recul de la revente de maisons (-14 %), le report de projets de rénovations par des clients et la baisse de confiance des consommateurs. C'est moins pire qu'en janvier, mais ce n'est pas la reprise encore.

Rona hausse par contre sa part du marché canadien à 17 %, et «est en voie d'atteindre 20% d'ici 2011, tel que prévu», déclare Claude Guévin.

C'est le bois d'oeuvre qui demeure le produit le plus frappé de la gamme de Rona. «Les meubles de jardin, devenus très raffinés, ont par contre connu un très bon été. Rona a misé sur des produits de qualité et les ventes ont explosé», souligne Claude Guévin.

D'ici six mois, Rona voit un grand potentiel dans le recrutement de marchands et des acquisitions. «C'est difficile pour des indépendants, qui voudront profiter des avantages de la consolidation par Rona. Dans les acquisitions par contre, Rona va se montrer prudent et patient et pourra peut-être ainsi en réaliser à de meilleurs prix», dit le chef de la direction financière. La conjoncture ne favorise pas les ouvertures, par ailleurs, et les grandes surfaces touchent à leur potentiel maximum de développement, croit Claude Guévin, mais Rona va miser sur des magasins de proximité.

Le vice-président apprécie le bilan financier de Rona dans cette conjoncture. Rona vient de ramener sa dette à 509,6 millions, après une réduction de 143 millions, précise-t-il.

En outre, la chaîne dispose d'une marge de crédit de 650 millions, dont seulement 68 millions étaient utilisés à la fin de septembre dernier. Rona a aussi émis des débentures pour 400 millions.