L'action de Nortel (T.NT) a encore plongé hier, après que l'entreprise eut annoncé un coup de balai que plusieurs analystes estiment insuffisant pour la remettre en selle.

L'action de Nortel [[|ticker sym='T.NT'|]] a encore plongé hier, après que l'entreprise eut annoncé un coup de balai que plusieurs analystes estiment insuffisant pour la remettre en selle.

L'ancien titre-vedette de la Bourse de Toronto a perdu 25% et ne valait plus que 1,11$ après la publication de résultats désastreux au troisième trimestre et l'annonce de mesures destinées à réduire les coûts.

Nortel éliminera encore 1300 emplois à la fin de cette année et au début de 2009 et, cette fois, la haute direction n'échappe pas au couperet. Quatre de ses dirigeants se sont fait montrer la porte, dont le responsable de la technologie, John Roese.

Le président de l'entreprise, Mike Zafirovski, a aussi annoncé hier la suppression du dividende sur les actions privilégiées, une réduction des frais de déplacement, le gel des salaires, ainsi qu'une révision des actifs immobiliers de l'entreprise et des frais de consultants.

Avec ces mesures et celles annoncées plus tôt cette année, Nortel espère économiser 400 millions de dollars en 2009.

En septembre, la direction de Nortel avait prévenu que ses résultats du troisième trimestre ne seraient pas à la hauteur de ses attentes. «Depuis, nous avons vu la situation empirer», a fait savoir hier M. Zafirovski, qui a révisé à la baisse ses prévisions pour 2008.

Il a ajouté que les résultats de 2008 pourraient même être pires que ces prévisions révisées, en raison de la situation économique difficile et de la volatilité sur le marché des changes.

Les analystes, qui s'attendaient aux mauvais résultats du troisième trimestre, auraient toutefois souhaité des mesures de redressement plus énergiques. C'est le cas de Nikos Theodosopoulos, de la firme UBS, qui prévoyait au moins 3000 licenciements.

La direction de Nortel a aussi déçu les attentes en ne soufflant mot de la vente prévue de sa filiale Metro Ethernet Network (MEN), annoncée en septembre dernier. À cause de a crise du crédit et du ralentissement économique, Nortel ne peut probablement pas réaliser une transaction aussi rentable qu'elle l'espérait.

Cette filiale est considérée comme la plus performante de Nortel et l'annonce de sa vente possible avait aggravé la dégringolade du titre. Selon UBS, Nortel espérait encaisser 1 milliard US de la vente de MEN et pourrait ne retirer que la moitié de cette somme.

Nortel affiche une perte de 3,4 milliards US au troisième trimestre, sa plus importante perte depuis 2001. Ses revenus sont en baisse de 14%, à 2,3 milliards US.

Les 1300 licenciements annoncés hier s'ajoutent aux 1200 déjà annoncées récemment.

Nortel n'a plus que 500 employés à Montréal. Un porte-parole de l'entreprise n'a pas voulu préciser quelles installations seront touchées par les licenciements. L'entreprise, qui employait plus de 100 000 personnes dans ses meilleures années, a maintenant 30 000 employés dans le monde.

Depuis l'éclatement de la bulle technologique, en 2000, Nortel tente tant bien que mal de se repositionner dans un marché difficile et où la concurrence est de plus en plus spécialisée. Nortel, dont le siège social est à Toronto, a pour sa part quatre secteurs d'activité, qu'elle a décidé de réduire à trois dans la restructuration annoncée hier.