Bell (T.BCE) et Rogers (T.RCI.B) ont dévoilé cette semaine des offres «agressives» dans le sans-fil, un geste défensif en attendant l'arrivée de nouveaux concurrents ambitieux dès le printemps prochain.

Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]] et Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] ont dévoilé cette semaine des offres «agressives» dans le sans-fil, un geste défensif en attendant l'arrivée de nouveaux concurrents ambitieux dès le printemps prochain.

C'est Bell qui a amorcé le bal lundi. Le groupe montréalais a lancé des forfaits flexibles qui permettront aux abonnés de reporter leurs minutes inutilisées le mois suivant. Une offre destinée à "rendre la vie plus facile" aux clients, a affirmé Wade Oosterman, président de la filiale Mobilité.

Fido, détenu par Rogers, a emboîté le pas avant-hier avec une nouvelle tarification simplifiée. Le fournisseur a ainsi imité Koodo (filiale de Telus) et Virgin Mobile (coentreprise de Bell) en abolissant les frais mensuels «d'accès au réseau» de 6,95$ et les frais 911 de 50 cents pour les nouveaux clients.

Ce repositionnement de Bell et Fido constitue d'une part un coup de marketing pour faire mousser l'intérêt des consommateurs à l'approche de la lucrative période des Fêtes, selon Troy Crandall, analyste montréalais en télécoms. Mais il vise aussi à préparer le terrain en vue de la concurrence féroce attendue dans le marché du sans-fil en 2009, ajoute-t-il.

«On s'attend à ce que les nouveaux entrants visent la fourchette la plus bas de gamme du marché, alors l'offre de Fido l'aidera non seulement à se défendre contre Koodo, mais aussi à affronter la concurrence des nouveaux venus», a expliqué M. Crandall, de la firme MacDougall, MacDougall&MacTier.

Au moins trois nouveaux fournisseurs sans fil devraient faire leur apparition l'an prochain: Vidéotron au Québec, Globalive partout au pays sauf au Québec, et BMV au Québec et en Ontario. Cette percée attendue suit l'attribution d'une série de licences sans fil par Industrie Canada l'été dernier.

L'objectif du gouvernement a toujours été d'introduire plus de concurrence -et de meilleurs prix- dans le marché canadien, dominé par l'oligopole Bell-Rogers-Telus. Une mission déjà en voie d'être accomplie, selon l'analyste Iain Grant, du SeaBoard Group. Et ce, même si aucun nouveau venu n'a officiellement lancé son service.

«Cela (les annonces de Bell et Fido) prouve que le geste du gouvernement d'ouvrir le marché à plus de concurrence était prophétique», a fait valoir M. Grant.

Vidéotron, filiale de Quebecor inc. [[|ticker sym='T.QBR.B'|]], estime que sa venue prochaine dans le sans-fil est responsable, en partie du moins, de l'attitude plus «agressive» adoptée par les fournisseurs actuels.

«On sent qu'avant même qu'on soit entré dans le marché, on est en train de créer le même impact qu'on a eu dans certains secteurs, en particulier la téléphonie filaire», a avancé Isabelle Dessureault, porte-parole de Vidéotron.

Prix élevés

Pour l'heure, malgré l'apparition de nouveaux forfaits, les Canadiens continuent de payer plus cher que presque tout le monde sur la planète pour leurs services sans fil.

Selon les données compilées par la firme Merrill Lynch, les Canadiens ont déboursé en moyenne 58$US (68$CAN) par mois au premier trimestre de cette année, presque le triple de la moyenne mondiale de 21$US (25$CAN). Seuls deux pays affichent des prix mensuels plus élevés: l'Irlande, à 65$US (76$CAN), et la Norvège, à 60$US (70$CAN).

D'après l'analyste Troy Crandall, les nouveaux forfaits offerts par Fido ne feront pas nécessairement baisser de façon marquée la facture moyenne des abonnés, mais ils permettront au moins à ceux qui désirent un service de base de s'en tirer à bon prix. Les options comme l'afficheur et la messagerie vocale demeurent optionnels et feront vite grimper la note, a-t-il ajouté.