Le décret qui a fixé les conditions de travail de tous les salariés des secteurs public et parapublic du Québec ne vient à échéance qu'en mars 2010, mais les préparations pour les prochaines négociations, elles, commenceront dès le début de l'année prochaine. Et c'est dans cet état d'esprit que les deux plus grandes centrales syndicales au Québec ont décidé d'affûter leurs armes.

Le décret qui a fixé les conditions de travail de tous les salariés des secteurs public et parapublic du Québec ne vient à échéance qu'en mars 2010, mais les préparations pour les prochaines négociations, elles, commenceront dès le début de l'année prochaine. Et c'est dans cet état d'esprit que les deux plus grandes centrales syndicales au Québec ont décidé d'affûter leurs armes.

Le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Michel Arsenault, et la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, ont signé, dimanche, un protocole d'entente interdisant essentiellement tout maraudage entre leurs organisations syndicales.

Lors d'un point de presse à Montréal, Mme Carbonneau a déclaré que cette entente était un «geste tout à fait sans précédent» dans l'histoire de la FTQ et de la CSN.

Dénonçant les mesures gouvernementales imposées entre 2003 et 2005, dont une réorganisation syndicale dans le secteur de la santé et les services sociaux, la fusion des unités d'accréditation syndicale et le décret imposé en 2005, M. Carbonneau a expliqué que le protocole trouvait ses raisons d'être dans la «situation totalement intolérable dans le secteur public québécois».

«Je pense qu'on y a carrément perdu le droit de négocier», a-t-elle ajouté.

Bien qu'aucun des deux chefs syndicaux n'ait voulu accepter le mérite pour l'idée de l'entente, Michel Arsenault a expliqué que Mme Carbonneau et lui s'étaient tout d'abord rencontrés en juin dernier. Les deux dirigeants en sont venus à la conclusion qu'il était plus opportun pour leurs organisations syndicales «d'avoir une position de coude à coude aux prochaines négociations (pour les secteurs) public et parapublic, au lieu de se chicaner dans les mois qui précèdent le début de la négociation».

Michel Arsenault et Claudette Carbonneau estiment que ce protocole d'entente accroîtra le pouvoir de négociation de la FTQ et de la CSN vis-à-vis du gouvernement.

Selon eux, les quelque 400 000 syndiqués concernés par les prochaines conventions collectives des secteurs public et parapublic sont actuellement privés de véritable droit à la négociation. Voilà pourquoi les deux dirigeants estiment que le temps est venu pour placer leurs billes ailleurs.

Le protocole d'entente signé dimanche est également une occasion de lancer un message à la fois au gouvernement du Québec qu'à l'ensemble du patronat québécois. «Ne comptez plus sur la division, a lancé Claudette Carbonneau. Nous savons, quand la conjoncture le demande, placer les intérêts supérieurs des membres au-dessus de tout.»