Vivement le week-end de l'Action de Grâce!

Vivement le week-end de l'Action de Grâce!

Pour les investisseurs boursiers, un répit au terme d'une semaine infernale durant laquelle les principaux indices ont encore été recalés de 20 % en moyenne.

Aussi, un répit après une deuxième semaine consécutive de variations des indices encore vertigineuses par moments.

Hier, entre autres, l'un des indices phares de la Bourse de New York, le Dow Jones, a terminé en baisse modeste de 128 points, à 8451 points.

Mais ce fut au terme d'une séance qui a établi un nouveau record d'amplitude 1018 points en tout, entre le creux journalier de 7882 points, en début de séance, jusqu'au sommet de 8901 points atteint à une demi-heure de la clôture, avant une rechute finale.

Pour la semaine, le Dow Jones a cédé 18 %. Et il cote désormais en retrait de 36 % depuis le début de l'année. C'est plus du tiers de sa valeur!

Cette semaine seulement, au moins 6000 milliards US en valeur boursière a été sacrifiée à l'échelle mondiale, portant à quelque 25 000 milliards les pertes globales depuis le début de l'année.

«C'est comme un krach au ralenti, étalé sur une dizaine de jours de jours au lieu de survenir en une ou deux journées consécutives», selon Robert Arnott, directeur d'une firme californienne qui gère 39 milliards US, à l'agence d'informations financières Bloomberg.

Hier aussi, les indices des principales bourses d'Europe et d'Asie ont encore plongé de 7 à 9 %.

Plusieurs bourses ont même carrément interrompu leurs transactions afin d'endiguer une nouvelle vague de panique.

«Le krach bousier de 1987 s'était effectué rapidement. Mais celui-ci s'allonge plutôt comme une mort à petit feu», a commenté Brian Ingham, gestionnaire de fonds à Sydney en Australie, à l'agence Bloomberg, au terme d'une autre journée désastreuse sur les bourses asiatiques.

En Amérique du Nord, l'autre indice principal de la bourse américaine, le S&P 500, a conclu la pire semaine de son histoire avec un repli additionnel de 1,1 %, hier.

Assez pour le faire glisser tout juste sous le seuil des 900 points, à 899 plus exactement. Et accentuer à 38 % son déclin depuis le début de l'année.

À la Bourse de Toronto, l'indice de marché S&P/TSX a encore subi hier les effets de la rechute des prix du pétrole et des matières premières, parmi ses secteurs les plus influents.

Il a glissé de 536 points ou 5,5 % à 9065 points, portant sa dévaluation à 16 % en une seule semaine. Et à 34 % depuis le début de l'année.

Par ailleurs, à lui-seul, l'indice sectoriel des entreprises de l'énergie à la Bourse de Toronto a reculé de 25 % en une semaine.

Durant cette même période, le prix du baril de pétrole a reculé de 92 $ US à 77 $ US.

Bref, la nervosité extrême des investisseurs demeure prédominante sur les principales bourses du monde, sur fond de scène de la pire crise financière en 80 ans.

Et ce, malgré une semaine marquée d'interventions sans précédent de la part des autorités bancaires et monétaires des principaux pays industrialisés.

«Les effets de ces interventions ne sont pas encore très évidents. Mais au moins, ces autorités de divers pays fonctionnent au même diapason comme jamais auparavant», a commenté Vincent Delisle, stratège boursier chez Capitaux Scotia, à Montréal.

Pour la suite, les investisseurs boursiers surveillent la réunion d'urgence de ce week-end à Washington des ministres des Finance des pays du G-7.

«Tout le monde boursier et financier espère l'annonce d'autres mesures spéciales et coordonnées au niveau mondial afin de dénouer la crise du crédit. Ce dénouement reste déterminant pour réduire le risque de récession mondiale et stabiliser les marchés boursiers», selon Pierre Lapointe, stratège boursier principal à la Financière Banque Nationale.