L'Islande est passée à la vitesse supérieure mardi en nationalisant la deuxième plus grande banque du pays nordique et en activant un train de mesures fortes pour éviter que son économie ne sombre.

L'Islande est passée à la vitesse supérieure mardi en nationalisant la deuxième plus grande banque du pays nordique et en activant un train de mesures fortes pour éviter que son économie ne sombre.

«Se basant sur la nouvelle législation, l'autorité de surveillance financière islandaise procède à la prise de contrôle de Landsbanki afin d'assurer la continuité des opérations commerciales en Islande», a annoncé mardi l'autorité financière dans un communiqué.

La loi a été votée en urgence lundi soir par le parlement après une intervention du Premier ministre Geir Haarde à la télévision.

Il s'agit de la deuxième nationalisation en huit jours, après celle de la troisième banque islandaise, Glitnir annoncée le 29 septembre.

Parallèlement, la première banque islandaise Kaupthing Bank a annoncé mardi avoir obtenu un prêt de 500 millions d'euros de la part de la Banque centrale pour faciliter ses opérations.

Kaupthing s'est par ailleurs dit, dans un communiqué, «disposée à travailler avec le gouvernement pour assurer la régulation du système financier islandais».

L'économie islandaise est largement basée sur son système financier, qui représente huit à neuf fois son Produit intérieur brut. Le contexte de crise actuelle menace ainsi toute l'économie.

En outre, la banque centrale islandaise va fixer un taux de change de la couronne vis-à-vis de l'euro pour tenter d'enrayer la chute de sa monnaie.

L'institut d'émission a fixé le taux de change à 131 couronnes pour un euro pour l'activité interbancaire.

«La couronne s'est fortement dépréciée ces dernières semaines et est désormais à un niveau tellement bas qu'elle n'est plus compatible avec une économie équilibrée», indique-t-il dans un communiqué.

«En coopération avec le gouvernement, la banque prépare des mesures pour créer la stabilité et un taux de change réaliste qui permettra un rapide déclin de l'inflation», ajoute-t-il.

La couronne islandaise a perdu 12,3% depuis lundi par rapport à l'euro, 33% depuis le début de l'année et 38,3% depuis le 1er juillet 2007, avant le début de la crise financière.

Toujours pour tenter de juguler la crise, Reykjavik qui depuis lundi maintient la suspension de la cotation de tous les titres financiers cherche un soutien à l'étranger.

Elle a ainsi annoncé de prochaines négociations avec la Russie en vue de l'octroi d'un prêt, qui pourrait s'élever à 4 milliards d'euros, selon la Banque centrale islandaise.

Après avoir un temps démenti l'information, la Russie a confirmé avoir reçu une demande d'octroi de crédit, sans en préciser le montant. Moscou l'examine «favorablement», selon le ministre russe des Finances Alexeï Koudrine cité par les agences russes.

Pour Reykjavik, ce prêt permettrait de «dynamiser les réserves de changes de la banque centrale et soutenir la stabilité du taux de change».

Par ailleurs dans la région nordique, en marge de la présentation de la loi de Finances 2009, la ministre norvégienne de l'Economie et des Finances Kristin Halvorsen a annoncé que son pays était prêt à venir en aide à l'Islande si celle-ci devait en faire la demande.

Ces annonces interviennent au lendemain de la mise en place d'un arsenal législatif donnant la possibilité à l'État islandais de diriger tout le système bancaire du pays nordique.