L'homme d'affaires Benoit Laliberté vient de subir une autre cuisante défaite dans un litige connexe à l'affaire Jitec. Vendredi, un jugement a clairement rejeté sa poursuite de plus de 2 millions de dollars contre l'ex-courtier Marc Beaudoin.

L'homme d'affaires Benoit Laliberté vient de subir une autre cuisante défaite dans un litige connexe à l'affaire Jitec. Vendredi, un jugement a clairement rejeté sa poursuite de plus de 2 millions de dollars contre l'ex-courtier Marc Beaudoin.

Benoit Laliberté est cet entrepreneur qui a lancé la firme techno Jitec, en 2000. L'entreprise avait explosé en Bourse avant de s'aplatir comme une crêpe. Poursuivi par les autorités boursières, Benoit Laliberté a été reconnu coupable, au début de 2008, d'avoir trompé les investisseurs, ce qui lui a valu une amende de 893 000$.

En marge de cette affaire, Benoit Laliberté a poursuivi son ex-courtier, Marc Beaudoin, et l'ex-employeur de ce dernier, Canaccord Capital. Il leur réclamait des dommages pour n'avoir pas respecté les conditions d'une transaction de vente privée d'actions de Jitec.

Essentiellement, M. Laliberté affirmait avoir vendu 400 000 actions à Marc Beaudoin le 25 septembre 2000 à un prix inférieur de 30% à celui du marché boursier, à la seule condition que ces actions ne soient pas revendues avant un an. Or, ces actions ont été revendues peu de temps après le 25 septembre 2000, d'où la poursuite.

Selon le juge Jean-Yves Lalonde, l'action doit être rejetée parce que Benoit Laliberté n'a pas de document écrit ni de témoins lui permettant de prouver ce qu'il avance. De plus, le juge qualifie de «pas crédible ni fiable» le témoignage de M. Laliberté et indique de toute façon ne pouvoir accorder de dommages pour une transaction qui a été reconnue litigieuse.

Cette fameuse transaction, rappelons-le, a été réalisée hors marché, en contravention avec les règles de la Bourse, ce qui a valu à Marc Beaudoin et à Canaccord de lourdes amendes des autorités boursières.

À ce sujet, le juge affirme: «Laliberté savait ou devait savoir en septembre 2000 qu'il procédait à une transaction occulte au détriment du marché boursier public. D'ailleurs, sommé de le faire, il a été incapable de produire une déclaration d'initié.»

«L'art de l'esquive»

En plus de l'absence de preuve documentaire, Jean-Yves Lalonde a qualifié le témoignage de M. Laliberté de non crédible et parsemé «d'interminables circonlocutions délibérément confuses». «Laliberté a pratiqué l'art de l'esquive lorsqu'interrogé au sujet des multiples interventions boursières auxquelles il s'est adonné pour protéger la valeur des actions de Jitec», dit encore le juge.