La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé vendredi vouloir absorber jusqu'à 220 milliards d'euros de liquidités, tout en injectant 50 G$ US, sur le marché monétaire de la zone euro, toujours extrêmement perturbé.

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé vendredi vouloir absorber jusqu'à 220 milliards d'euros de liquidités, tout en injectant 50 G$ US, sur le marché monétaire de la zone euro, toujours extrêmement perturbé.

Jeudi, son président Jean-Claude Trichet avait reconnu que la crise financière constituait «un événement jamais rencontré depuis la Deuxième Guerre mondiale».

D'un côté, la BCE prévoit de nouveau d'allouer 50 milliards de dollars vendredi sur le circuit bancaire de la zone euro dans le cadre de mesures conjointes avec la Réserve Fédérale américaine visant à aplanir les tensions sur le marché, selon un communiqué publié vendredi.

Cette opération aura une durée de trois jours, de manière à couvrir les besoins des banques pendant le week-end.

Mais de l'autre, la BCE veut aspirer l'excédent de liquidités sur le marché monétaire, jusqu'à 220 milliards d'euros.

À cette fin, elle va proposer aux banques, qu'elle a ces derniers jours généreusement alimenté, de leur reprendre leur «cash» au taux fixe de 4,25% via une opération rapide dite de «réglage fin» qui doit arriver à maturité lundi 6 octobre.

L'idée est de rétablir des conditions plus équilibrées sur le marché de l'argent et de ramener les taux interbancaires à des niveaux proches de son principal taux, le taux de refinancement, actuellement à 4,25%.

Ce derniers jours, l'institution a procédé à plusieurs énormes injections de comptant, aussi bien en euros qu'en dollars. Les remous financiers conjugués à l'approche d'échéances trimestrielles menaçaient le circuit d'asphyxie.

Quelques chiffres également publiés vendredi par la BCE illustrent les déséquilibres.

Par exemple le volume des dépôts faits par les banques auprès de la BCE, au taux pourtant peu avantageux de 3,25%, n'a pas beaucoup diminué entre mercredi soir et jeudi soir, passant seulement de 48,5 milliards d'euros à 45,7 milliards, malgré une absorption massive de liquidités jeudi.

Cette stagnation montre que les banques continuent de préférer stocker leur argent à Francfort, même à un taux faible, plutôt que de se prêter des fonds entre elles.

Du coup, les instituts en manque de liquidités ont recours au crédit au jour le jour de la BCE, pour lequel ils doivent payer le taux très élevé de 5,25%. Le volume de ces crédits journaliers souscrits par les banques auprès de l'institut monétaire a augmenté de mercredi soir à jeudi soir, passant de 15,3 milliards d'euros à 23,3 milliards.