Même si la récession en Amérique du Nord a été évitée, «la convalescence sera longue» et il faudra s'armer de patience.

Même si la récession en Amérique du Nord a été évitée, «la convalescence sera longue» et il faudra s'armer de patience.

C'est ce que souligne le Mouvement Desjardins dans ses récentes prévisions sur la situation économique du Québec et du Canada.

Pour le Mouvement, nul doute que la période qui s'en vient sera morose du point de vue économique. Pour ne pas dire sombre.

Ainsi, la plupart des pays industrialisés - comme le Canada - vivront une longue période de «stagnation économique» dans les prochains mois.

Selon Desjardins, la reprise sera «lente et graduelle, sans éclat».

Malgré la révision à la hausse de la prévision de croissance de l'économie américaine – qui est passée de 1,5 à 1,8% en 2008 – celle du Canada a dû être ramenée de 1 à 0,6% pour l'année en cours et de 1,8 à 1,3% pour 2009.

L'Ontario, qui traverse actuellement sans aucun doute une période de

«récession» indique Desjardins, verra donc son PIB réel diminuer de 0,1 % en 2008 pour remonter de 0,9 % en 2009.

Le Québec s'en tire un peu mieux avec une croissance de 0,5 % en 2008 et de 1,3 % en 2009.

Les exportations de la Belle province sont moins touchées que celles de sa voisine et les investissements en infrastructures «amènent de l'eau au moulin».

Crise sur les marchés

Concernant la crise sur les marchés, Desjardins souligne que la confiance des investisseurs et des consommateurs est «présentement mise à rude épreuve et elle prendra du temps à se remettre».

«Même si la récession en Amérique du Nord a été évitée, (...) la convalescence sera longue et il faudra s'armer de patience avant de retrouver une croissance économique à la hauteur de son potentiel», indique François Dupuis, économiste en chef au Mouvement Desjardins.

Pour l'institution, le ralentissement mondial s'appuie sur plusieurs causes. Car en plus des crises de l'immobilier résidentiel aux États-Unis, des liquidités et du crédit, la hausse rapide des prix du pétrole a également joué. Ce mélange a eu des effets plutôt «dépressifs» sur l'économie mondiale.

Dans l'ensemble, l'économie mondiale devrait progresser d'environ 3,7 % en 2008, en baisse d'un point de pourcentage par rapport à 2007.

Pour le Canada, la situation n'est pas favorable. La consommation demeure fragile et le marché de l'habitation est loin de reprendre du tonus, souligne Desjardins.

Toutefois, avec le repli des prix de l'énergie et le ralentissement de la croissance économique, Desjardins s'attend à ce que l'inflation retraite par elle-même au cours des prochains mois.

Un contexte finalement qui n'est pas sans causer des maux de tête aux investisseurs. Desjardins souligne d'ailleurs que «les boursicoteurs risquent de vivre des périodes d'instabilité d'ici la fin de 2008».

Pour ceux-ci, il faudra attendre à 2009 «pour revoir un rendement positif de leur portefeuille».