La banque suisse UBS, la plus touchée au monde par les «subprime», semble avoir atteint le creux de la vague en annonçant mardi une perte trimestrielle moins importante que prévue, mais va supprimer 5500 postes d'ici un an dans un effort de refonte de ses activités.

La banque suisse UBS, la plus touchée au monde par les «subprime», semble avoir atteint le creux de la vague en annonçant mardi une perte trimestrielle moins importante que prévue, mais va supprimer 5500 postes d'ici un an dans un effort de refonte de ses activités.

La première banque helvétique a publié une perte nette de 7,1 milliards d'euros au premier trimestre, légèrement inférieure à ses propres prévisions de 12 milliards avancées début avril.

Alors que la presse suisse pariait sur de nouvelles dépréciations d'actifs, UBS n'a pas révélé de nouveaux réajustements autres que ceux de 19 milliards $ déjà annoncés. Au total, les dépréciations d'actifs du groupe s'élèvent à 37,4 milliards $.

Après avoir terminé 2007 pour la première fois de son histoire dans le rouge avec un déficit de 4,4 milliards de francs suisses et une alerte sur résultat publiée le 1er avril, l'établissement financier pourrait bien avoir atteint le creux de la vague de la crise hypothécaire.

Les analystes de la banque Wegelin se disent rassurés par l'absence de nouvelle dépréciation, mais se demandent «si cela va durer».

«Les perspectives ne semblent pas du tout roses» pour UBS, poursuit Wegelin dans sa note. «Le plus dur semble peut-être passé (mais) il manque les impulsions positives» qui pourraient durablement rassurer les marchés, estiment ses analystes.

Comme annoncé à l'issue de l'assemblée générale du 23 avril, UBS a procédé à de nouvelles réductions de postes, mais inférieures aux estimations de la presse qui tablait sur 8000 licenciements.

D'ici un an, l'établissement bancaire réduira ses effectifs de 5500 personnes, dont près de la moitié dans la banque d'investissement --principale responsable de la débâcle dans les «subprime» avec une perte de 18,2 milliards de francs suisses sur les trois premiers mois.

Le groupe a également conclu un accord préliminaire avec le fonds d'investissement américain Blackrock pour la cession de 15 milliards de dollars d'actifs adossés à des crédits hypothécaires.

Ces titres, principalement adossés à des hypothèques «subprime» (de mauvaise qualité) et «Alt-a» (de qualité moyenne), ont été rachetés par Blackrock pour 25% de moins que leur valeur nominale (20 milliards de dollars) et seront placés dans un nouveau fonds, dont UBS détiendra une part minoritaire, selon le journal Financial Times.

UBS s'attend à ce que «les conditions dans le secteur financier demeurent difficiles», renforcées par un climat économique «défavorable» au niveau mondial, d'une création de richesse ralentie et d'une moindre activité de négoce sur le marché des capitaux.

Le groupe s'attend cependant à redevenir bénéficiaire rapidement, a affirmé son directeur général Marcel Rohner, lors d'une conférence de presse téléphonique.

UBS «va surmonter les difficultés dans les prochains trimestres», a-t-il souligné, refusant néanmoins d'indiquer quand le groupe retournera dans le vert.

Dans l'immédiat, la confiance dans la banque semble avoir sérieusement souffert. Les actifs sous gestion ont reculé de 11% et UBS a enregistré un reflux net d'argent nouveau de 12,8 milliards, contre un afflux de 52,8 milliards il y a un an.