Le Conseil des ministres a accordé mercredi un second mandat de cinq ans à Jean Saint-Gelais à titre de président-directeur général de l'Autorité des marchés financiers.

Le Conseil des ministres a accordé mercredi un second mandat de cinq ans à Jean Saint-Gelais à titre de président-directeur général de l'Autorité des marchés financiers.

La nomination de M. Saint-Gelais apparaît dans un communiqué de presse laconique diffusé mercredi après la fermeture des marchés.

M. Saint-Gelais a été le premier PDG de l'AMF, nommé en 2003, dans la transition entre le gouvernement péquiste sortant de Bernard Landry et l'entrée en fonction du gouvernement libéral de Jean Charest.

M. Saint-Gelais est un haut fonctionnaire de carrière qui a notamment oeuvré comme sous-ministre des Finances, puis secrétaire général et greffier du Conseil exécutif durant une période très dense qui a culminé en 2002-2003 par la refonte de la Loi sur les valeurs mobilières et par la naissance de l'AMF.

L'AMF a remplacé la Commission des valeurs mobilières du Québec et absorbé plusieurs autres organismes provinciaux à vocation financière.

L'AMF a vécu plusieurs transformations et a dû gérer plusieurs gros dossiers durant le premier mandat de M. Saint-Gelais, notamment les scandales Norbourg, Mount-Real et Triglobal, où des investisseurs ont perdu des millions de dollars.

L'AMF a remporté des succès notables devant les tribunaux, obtenant notamment une sentence de prison record de 12 ans contre l'ex-PDG de Norbourg, Vincent Lacroix, et faisant condamner Benoît Laliberté, l'ex-président de Jitec, un scandale boursier.

Malgré sa crédibilité améliorée, l'AMF traîne encore les casseroles de l'ancienne CVMQ et est poursuivie pour négligence par des investisseurs.

L'annonce du second mandat de M. Saint-Gelais, est survenue 20 jours après une indiscrétion dans le dossier de la fusion des Bourses, qu'il a dû expliquer dès le lendemain devant la Commission des finances publiques de l'Assemblée nationale.

Le 10 avril, quelques heures avant que l'AMF annonce qu'elle approuvait la fusion des Bourses de Montréal et de Toronto, M. Saint-Gelais a lui-même communiqué avec le Mouvement Desjardins, la Banque Nationale, la Caisse de dépôt et l'Industrielle Alliance pour leur annoncer la décision, avant que les marchés n'en soient informés.

Cette divulgation à des parties intéressées d'une information privilégiée a fait sourciller dans les milieux financiers.