Bombardier (T.BBD.B) et Alstom sont prêtes à croiser le fer à nouveau dans le dossier du renouvellement des voitures du métro de Montréal, cette fois-ci dans le cadre d'un processus d'appel d'offres en bonne et due forme.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] et Alstom sont prêtes à croiser le fer à nouveau dans le dossier du renouvellement des voitures du métro de Montréal, cette fois-ci dans le cadre d'un processus d'appel d'offres en bonne et due forme.

Bombardier a refusé de se dire déçue de la tournure des événements.

«Ce qui est important, dans le contexte actuel, c'est que les choses aillent de l'avant, a lancé la porte-parole de Bombardier Transport, Geneviève Dion. Chez Bombardier, nous avons toute l'expertise pour répondre aux besoins de la Société de transport de Montréal (STM).»

Elle a rappelé que le gouvernement du Québec avait d'abord choisi d'octroyer le contrat de gré à gré afin de maximiser les retombées économiques du contrat et d'accélérer le processus, étant donné l'âge avancé des 336 voitures MR-63 du métro de Montréal.

«Bombardier a tout ce qu'il faut pour répondre à ces exigences en ayant continuellement investi dans notre capacité manufacturière et notre savoir-faire ici au Canada», a-t-elle lancé.

Il s'agit là d'une pointe lancée en direction d'Alstom, qui a dû fermer ses ateliers de Pointe-Saint-Charles en 2003 après avoir perdu un contrat de remise à neuf de voitures de train de banlieue aux mains de Bombardier. Alstom n'a toutefois pas l'intention de baisser les bras.

«Nous sommes le numéro un en métro sur pneus au monde, a soutenu le président et chef de la direction d'Alstom Canada, Pierre Gauthier, en entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Les plus récents métros ont été construit pas Alstom. Nous avons une technologie à la fine pointe, nous sommes en mesure de respecter les délais de livraison, qui seront assez exigeants, compte tenu de l'ancienneté des voitures actuelles.»

Il a déclaré qu'Alstom était prête à assurer un contenu québécois de 60%.

«Il y a tout un parc de fournisseurs québécois qui seront appelés à participer à cet appel d'offres avec nous», a-t-il déclaré, avant d'indiquer que l'assemblage devrait également se faire au Québec.

Sorel-Tracy

Alstom Canada possède notamment des terrains et des bâtiments à Sorel-Tracy, où est située sa filiale énergétique, Alstom Canada Power.

«Sorel-Tracy est une possibilité, mais il est encore trop tôt pour arrêter un schéma industriel», a indiqué M. Gauthier.

Avant la décision du gouvernement québécois de procéder de gré à gré pour le renouvellement des voitures du métro de Montréal, en mai 2006, les hauts dirigeants d'Alstom avaient évoqué la possibilité de confier l'assemblage des voitures à l'usine de Bombardier à La Pocatière.

Mercredi, M. Gauthier n'a pas voulu dire si Alstom avait discuté d'une collaboration avec Bombardier au cours des dernières semaines, ou si le gouvernement québécois avait sondé les deux entreprises à ce sujet.

Il a toutefois indiqué qu'Alstom et Bombardier avait souvent collaboré à des projets, soit en tant que sous-traitants, soit en tant que partenaires dans un consortium.

«Est-ce qu'il peut y avoir collaboration ici? Honnêtement, aujourd'hui, je n'en ai aucune idée», a-t-il déclaré.

Mme Dion n'a pas voulu aborder cette possibilité.

«Nous attendons le cahier des charges, a-t-elle simplement indiqué. Nous compétitionnons à l'échelle internationale et nous sommes certains d'avoir ce qu'il faut pour le faire au Québec.»

Au cours de l'automne, le bureau de projet de la STM a communiqué avec Bombardier à quelques reprises dans le but de préparer le cahier des charges.

Mme Dion a cependant affirmé qu'il ne s'agissait que de simples demandes d'information. Bombardier ne partirait donc pas avec une longueur d'avance sur Alstom.

Le contrat de renouvellement des 336 voitures MR-63, évalué à 1,2 milliard il y a 18 mois, est fort alléchant, mais il laisse entrevoir un contrat encore plus lucratif: le renouvellement des 423 voitures MR-73, entrée en service en 1976, qu'il faudra bien remplacer un jour.

«Cela va venir, même probablement avant la fin du présent contrat», a souligné M. Gauthier.