Le Fonds de solidarité FTQ est prêt à voler au secours de Mecachrome (T.MCH).

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«Nous croyons encore à l'entreprise», a déclaré à La Presse Affaires la porte-parole du Fonds de solidarité, Josée Lagacé.

Mecachrome, fabricant de composants pour l'aéronautique et l'automobile, s'est placé vendredi dernier sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Le Fonds de solidarité a déjà investi 70 millions de dollars dans l'entreprise. À l'heure actuelle, cette participation de 12,6% ne vaut plus que 150 000$.

Le titre de Mecachrome avait été proposé à 14$ à son inscription à la Bourse de Toronto en octobre 2007. Hier, le titre a clôturé à 5 cents, soit une chute de 50% par rapport au taux de fermeture de vendredi dernier. La Bourse de Toronto a d'ailleurs annoncé vendredi qu'elle radiera les actions de Mecachrome le 9 janvier prochain parce que "la société ne respecte pas les exigences de maintien de l'inscription de la Bourse de Toronto".

Hier, Moody's a abaissé la cote de solvabilité de Mecachrome pour la quatrième fois en quatre mois, la faisant passer de Ca à D, soit la catégorie «défaut».

«Au Fonds de solidarité, nous n'avons pas tendance à lancer la serviette, a déclaré Mme Lagacé. Nous sommes en train de constituer un projet de financement avec d'autres partenaires.»

Elle n'a pas voulu identifier ces partenaires, mais selon le secrétaire du comité central d'entreprise de Mecachrome en France, Miguel Garcia, cité dans les médias français, le groupe d'investisseurs comprendrait également des clients et l'État français.

Le fonds d'investissement américain KPS a également manifesté de l'intérêt de son côté. Il a notamment visité l'usine de Mecachrome à Amboise, en France.

«Tout ça est en cheminement, KPS n'est pas nécessairement toujours en lice, mais à partir du moment où tout est envisagé, ils peuvent faire partie de l'examen», a brièvement commenté le porte-parole de Mecachrome, Jean-François Villion.

KPS Capital Partners, de New York, se spécialise dans les entreprises en difficultés. Sur son site internet, la société précise que, contrairement à d'autres fonds de redressement, elle ne recherche pas la confrontation et préfère collaborer avec tous les groupes d'intérêts impliqués, y compris les syndicats.

Mme Lagacé a précisé pour sa part que le Fonds de solidarité ne voulait pas morceler Mecachrome.

«Nous croyons que l'entreprise devrait rester entière, avec ses secteurs de l'aéronautique, de l'automobile et de la Formule un, a-t-elle déclaré. Ce qui est fou dans cette histoire, c'est que l'entreprise roule encore, les emplois sont encore là, les bons de commande sont encore pleins.»

La situation financière de Mecachrome s'est sérieusement détériorée au cours de la dernière année, notamment à cause des délais qui ont caractérisé trois importants programmes aéronautiques, l'Airbus A380, l'Airbus A400 M et le Boeing 787. Mecachrome avait procédé à d'importants investissements dans le cadre de programmes de partage de risques avec ces avionneurs. En attendant que ces commandes se matérialisent, l'entreprise a dû prendre des contrats de fabrication temporaires, ce qui a nécessité de nouveaux équipements.

En outre, la division de la Formule un a subi des impacts négatifs à la suite du gel imposé dans la conception de nouveaux moteurs. La dette à long terme de l'entreprise atteint maintenant 200 millions d'euros (337 millions de dollars).

«Ce que nous essayons de faire, c'est de maintenir bien en vie cette entreprise, qui est un petit joyau malgré tout», a déclaré M. Villion.

Mecachrome emploie 350 personnes à Mirabel et 1600 personnes en France.

La direction de l'entreprise a connu beaucoup de changement au cours des derniers mois. En novembre dernier, le président et chef de la direction, Gérard Casella, a passé les commandes à un spécialiste de la réorganisation d'entreprise. La famille Casella, qui contrôle 81% des droits de vote de l'entreprise, a également quitté le conseil d'administration.

Toutefois, la semaine dernière, Gérard Casella a réclamé la tenue d'une assemblée extraordinaire des actionnaires pour proposer un nouveau conseil d'administration.