Le secteur du transport aérien devrait essuyer des pertes de 2,5 G$ US en 2009 en raison du ralentissement économique, a prédit mardi l'Association internationale du transport aérien (IATA).

Le secteur du transport aérien devrait essuyer des pertes de 2,5 G$ US en 2009 en raison du ralentissement économique, a prédit mardi l'Association internationale du transport aérien (IATA).

L'organisme revoit donc à la baisse ses précédentes prévisions.

Le 17 octobre, l'association prévoyait pour l'année prochaine des pertes de 4,1 G$ US mais elle a réduit ce chiffre sur la base des mesures prises depuis par les compagnies américaines pour affronter le marasme économique.

Il n'empêche, pour 2009, l'Association prévoit une baisse de 3% du trafic passager mondial, ce qui sera le premier déclin depuis 2001, année marquée par un recul de 2,7%. En 2008, le trafic passager avait crû de 2%.

«Il y aura inévitablement des suppressions d'emplois», a reconnu le directeur général de IATA, Giovanni Bisignani, interrogé sur l'impact social de la crise, lors d'une conférence de presse à Genève.

«Des emplois sont en danger», a renchéri l'économiste en chef de IATA, Brian Pearce. Sur les 32 millions d'emplois dans le transport aérien et le tourisme, il estime qu'au moins 1% est sur la sellette, soit 300 à 400 000.

Pour cette année, l'association table sur 5 G$ US de pertes au niveau mondial, après avoir prévu en septembre des pertes de 5,2 G$ US. Cette légère révision est due au plongeon des prix du pétrole.

L'année prochaine, les transporteurs vont affronter «le pire environnement en terme de chiffre d'affaires depuis 50 ans», estime IATA, qui représente 230 compagnies soit 93% du trafic international.

L'association a souligné que les compagnies américaines avaient réduit leurs capacités de 10% pour la saison d'hiver, clouant au sol les avions les plus gourmands en carburant ou utilisant des engins plus petits, ce qui réduit forcément leurs coûts.

Les États-Unis représentent le premier marché du transport aérien.

L'an prochain, le trafic cargo va plonger de 5%, contre une baisse de 1,8% en 2008. Il faut remonter à 2001 pour observer une baisse similaire qui était alors de 6%.

La crise devrait accélérer les fusions dans ce secteur, un mouvement réclamé depuis des années par l'Association qui estime que l'aérien n'a pas assez consolidé comparé aux autres industries comme l'automobile.

Seule bonne nouvelle dans ce ciel sombre: les prix des billets devraient baisser en raison de la faiblesse de la demande. «Nous nous attendons à des tarifs meilleur marché l'an prochain», a dit M. Pearce. Selon lui, voyager en avion coûtera 5% moins cher en 2009 qu'en 2008.