Le Congrès américain semblait samedi en mesure de se prononcer en urgence la semaine prochaine sur un plan de sauvetage de l'industrie automobile nationale, menacée de dépôts de bilan en cascade dès la fin du mois.

Le Congrès américain semblait samedi en mesure de se prononcer en urgence la semaine prochaine sur un plan de sauvetage de l'industrie automobile nationale, menacée de dépôts de bilan en cascade dès la fin du mois.

Dans un premier temps, 15 milliards de dollars, à défaut des 34 milliards demandés par les constructeurs, pourraient être débloqués lors d'un vote des deux chambres du Congrès.

Deux des trois grands constructeurs de Detroit (nord), General Motors (GM) et Chrysler, ont averti qu'ils risquaient d'être acculés à la faillite d'ici à la fin de l'année s'ils ne recevaient pas une aide des pouvoirs publics.

GM à lui seul réclame un total de 18 milliards, dont 8 milliards d'ici à janvier 2009. Chrysler a dit avoir besoin de 7 milliards pour faire face à ses échéances au premier trimestre 2009.

Ford, moins menacé à court terme, demande une ligne de crédit de 9 milliards qu'il espère ne pas utiliser.

La semaine prochaine, le Congrès pourrait au minimum débloquer d'urgence 15 milliards pour GM et Chrysler, avant que le président élu Barack Obama et sa majorité démocrate renforcée à la Chambre et au Sénat n'entrent en fonction en janvier et ne concoctent un plan de redressement à plus long terme pour le secteur.

Mais avant cela, les démocrates doivent parvenir à un compromis avec l'opposition républicaine et l'administration Bush, dont la position est de ne pas puiser dans les fonds du plan de recapitalisation des banques (TARP) de 700 milliards de dollars voté en octobre, comme le souhaitent les démocrates.

Pour sortir de l'impasse, les démocrates ont mis de l'eau dans leur vin en se disant ouverts à «des options multiples de financement».

En clair, ils font un pas vers les républicains qui veulent puiser dans un fonds de 25 milliards de dollars voté en septembre pour développer des «technologies avancées», économes en énergie, et qui n'a pas encore distribué aux constructeurs.

Mais les démocrates posent des conditions: «Nous ne permettrons aucun emprunt sur le programme de développement des technologies avancées sans une garantie du remboursement des fonds dans un délai de quelque semaines», a écrit vendredi soir la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, dans un communiqué.

Parmi les autres sources possibles auxquelles les démocrates ne renoncent pas se trouvent le TARP, mais aussi les dispositifs de prêt de la Réserve fédérale, dont le déblocage est l'affaire d'une simple signature de la part de l'administration sortante.

«Je m'attends à ce qu'un tel projet de loi soit soumis à un vote de la Chambre la semaine prochaine», a annoncé Mme Pelosi, au terme d'une deuxième journée d'auditions au Congrès des dirigeants des trois grands groupes.

La présidente de la Chambre a estimé que les mauvais chiffres du chômage publiés vendredi aux Etats-Unis -- les pires depuis 1974 -- avaient mis en évidence la nécessité d'apporter rapidement une aide «limitée» aux constructeurs.

Toutefois, celle-ci, en accord avec l'ensemble de la classe politique cette fois-ci, estime que l'argent débloqué doit être soumis à une stricte surveillance quant à son utilisation et qu'une réforme drastique du modèle économique des constructeurs doit être entreprise.

Les «trois» de Detroit (Michigan, nord) ont aussi demandé vendredi quelque 5 milliards de dollars américains aux autorités canadiennes afin de restructurer leurs activités dans la province d'Ontario, coeur de l'industrie automobile du pays, selon les médias locaux.