Le Château Cartier est en faillite depuis vendredi après-midi, et la chicane qui déchire les deux propriétaires de l'établissement est pire que jamais.

Le Château Cartier est en faillite depuis vendredi après-midi, et la chicane qui déchire les deux propriétaires de l'établissement est pire que jamais.

Le syndic de faillite Ginsberg-Gingras et Associés a confirmé la nouvelle au Droit hier soir. «La faillite a été déclarée le 27 juin à 13h56 à Montréal en présence d'un des propriétaires, soit Rhéal Dallaire», a dit la responsable du dossier, Chantal Gingras.

Toutefois, le propriétaire de 51 % des parts de l'hôtel Château Cartier Resort de Gatineau, Nader Dormani, n'a jamais accepté cette requête.

«Présentement, le Château paie ses factures et les activités sont maintenues. L'hôtel reste ouvert, le golf reste ouvert et le restaurant reste ouvert. Pourquoi déclarer faillite au début de la grosse saison touristique ?», a-t-il mentionné, rajoutant que M. Dallaire était le seul à vouloir agir comme il l'a fait vendredi.

M. Dormani, propriétaire majoritaire, a ressorti le dossier criminel du propriétaire minoritaire, dont il ignorait le passé lorsqu'il a signé le rachat du Château Cartier avec lui en mars dernier.

«Il a siphonné plusieurs milliers de dollars dans le compte du resort sans notre autorisation», dénonce M. Dormani. La chose a été confirmée par le syndic Ginsberg-Gingras et Associés. «Il y a eu pour 230 000 $ de virement à titre personnel (de M. Dallaire) depuis le compte du resort du Château» a précisé Chantal Gingras, soulignant l'irrégularité du dossier. «La faillite a été déclarée à Montréal alors qu'elle aurait dû être déclarée à Gatineau.»

En 2001, Rhéal Dallaire a été condamné à une peine de pénitencier de trois ans par une cour ontarienne à la suite d'affaires de fraudes totalisant 860 000 $. Les gestes reprochés remontent à la fin des années 1990, début 2000.

Syndicat

Le président du syndicat des employés du Château Cartier, affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Girouard, a vu Rhéal Dallaire vendredi dernier. «Son groupe (excluant Nader Dormani, absent) nous a dit lors d'une réunion qu'ils changeraient peut-être de syndic», a-t-il affirmé.

Lui-même n'était pas au courant de la déclaration de faillite lorsque rejoint par Le Droit, hier soir.

«C'est toujours l'incertitude, continue M. Girouard. Les employés veulent travailler mais pendant ce temps ils reçoivent un chèque de paie de la part d'un syndic de faillite. Nous, on continue de rentrer au travail.»

Nader Dormani tente d'évincer Rhéal Dallaire du contrat qui le lie à lui depuis mars dernier. «Dallaire a commencé à vendre des chambres d'hôtels comme s'il s'agissait de condominiums alors que ce ne sont pas des condos.»

Rhéal Dallaire n'a pu être joint par Le Droit au cours de la fin de semaine.