L'ancien président d'Airbus, l'Allemand Gustav Humbert, a été placé en garde à vue lundi à 14h dans le cadre de l'enquête sur d'éventuels délits d'initiés présumés au sein du groupe aéronautique EADS.

L'ancien président d'Airbus, l'Allemand Gustav Humbert, a été placé en garde à vue lundi à 14h dans le cadre de l'enquête sur d'éventuels délits d'initiés présumés au sein du groupe aéronautique EADS.

La garde à vue de M. Humbert à la brigade financière peut durer jusqu'à 48 heures, au terme desquelles il peut être remis en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui, présenté au juge d'instruction en vue d'une audition comme témoin assisté ou de sa mise en examen.

Il peut aussi être convoqué par les magistrats instructeurs à une date ultérieure.

Deux mises en examen pour «délit d'initiés» ont été notifiées dans ce dossier. Il s'agit de celles de Noël Forgeard et Jean-Paul Gut, respectivement anciens coprésident et directeur général délégué d'EADS.

Gustav Humbert, 58 ans, a été président d'Airbus entre juin 2005 et juillet 2006. Il avait quitté ses fonctions peu après l'annonce de nouveaux retards dans la livraison du très gros porteur A380, qui avaient entraîné un décrochage du cours d'EADS en bourse.

Le 20 novembre 2006, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour «délit d'initié, recel de délit d'initié et diffusion d'informations mensongères aux marchés» à la suite de plaintes avec constitution de partie civile de petits porteurs.

Ceux-ci soupçonnent certains dirigeants d'EADS d'avoir été informés des retards dans la livraison des Airbus A380, dont l'annonce, le 13 juin 2006, a entraîné une chute boursière du titre.

Entre novembre 2005 et mars 2006, un certain nombre de dirigeants français et allemands d'EADS ont levé leurs options d'achat d'actions d'EADS, générant de confortables plus-values.

En octobre 2007, dans un rapport préliminaire, l'Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la bourse, soupçonnait 21 dirigeants d'Airbus et d'EADS de s'être rendus coupables de «délits d'initiés massifs».

Ce rapport a ensuite été transmis aux juges d'instruction. Le 9 avril dernier, le collège de l'AMF a annoncé avoir décidé de «notifier des griefs» contre 17 dirigeants du groupe dans le cadre de cette enquête.

Gustav Humbert a vendu 160 000 actions EADS, pour une plus-value brute avoisinant les deux millions d'euros.