Après une longue saga, Remstar obtient finalement le feu vert du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes pour mettre la main sur le réseau de télévision TQS.

Après une longue saga, Remstar obtient finalement le feu vert du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes pour mettre la main sur le réseau de télévision TQS.

Le CRTC dit oui jeudi pour que la troisième télé généraliste au Québec obtienne une licence renouvelée jusqu'en 2015, mais il impose des conditions.

Remstar doit tenir sa promesse de diffuser des nouvelles, ce qui ne faisait pas partie du plan de relance initial de la station.

Le CRTC accepte temporairement le remplacement des nouvelles traditionnelles par une programmation locale comprenant la discussion et l'analyse d'événements d'actualité.

À Montréal et à Québec, TQS devra livrer deux heures de nouvelles locales par semaine. À Sherbrooke, Trois-Rivières et au Saguenay, ce sont 50 minutes à une heure de nouvelles qui seront obligatoires.

Dans les deux cas, une trentaine de minutes doivent être consacrées aux nouvelles pendant le week-end.

Selon ses représentations devant le CRTC, Remstar n'entend pas garder de journalistes à son emploi, préférant avoir recours à la sous-traitance auprès de producteurs indépendants afin de faire produire ses émissions d'informations.

TQS estime avoir besoin de 35 à 40 journalistes afin de remplir son nouveau mandat d'information. L'entreprise a licencié 259 travailleurs de l'information cet été.

Un choix temporaire

Dans la décision annoncée jeudi, le CRTC indique avoir tenu compte des pertes financières importantes du réseau.

«La détention d'une licence pour l'exploitation d'une station de télévision traditionnelle s'accompagne de certaines responsabilités et obligations, dont celle d'offrir aux téléspectateurs un niveau suffisant de nouvelles locales», rappelle Konrad von Finckenstein, président du CRTC.

«La proposition de Remstar était loin de répondre à cette exigence, ajoute M. Finckenstein. Dans ce cas, nous avons tenu compte de la situation financière précaire de TQS et nous permettrons, comme mesure à court terme et exceptionnelle, la diffusion d'une quantité réduite de nouvelles locales.»

«Nous comptons bien que la situation de TQS se rétablira, ce qui lui permettra d'augmenter ce niveau d'ici trois ans», conclut le grand patron du CRTC.

Les prochaines étapes

La vente de TQS à Remstar n'est pas encore officielle. Elle doit être approuvée par le juge Pierre Journet de la Cour supérieure, qui supervise les activités de TQS depuis que le réseau de télévision s'est placé sous la protection contre ses créanciers en décembre dernier.

Les syndicats des employés de TQS contestent actuellement plusieurs décisions du juge Journet devant les tribunaux d'appel.

Afin de mettre la main sur le Mouton noir, les frères Maxime et Julien Rémillard ont payé 10 $, en plus d'offrir 7 M$ aux créanciers.

Remstar avait été préféré à deux autres acheteurs, la firme d'investissement privé torontoise Catalyst Capital Group et le consortium formé de la société Internet Evolutra Global et de Section Rouge Média, propriété de l'avocat Jean-Pierre Rancourt et de l'animateur à TQS Richard Desmarais.