La Bourse d'Arabie saoudite, la plus importante du monde arabe en terme de capitalisation, a chuté de près de 6% samedi, premier jour ouvrable de la semaine, fermant sous le seuil symbolique des 6.000 points, son plus bas en plus de 4 ans.

La Bourse d'Arabie saoudite, la plus importante du monde arabe en terme de capitalisation, a chuté de près de 6% samedi, premier jour ouvrable de la semaine, fermant sous le seuil symbolique des 6.000 points, son plus bas en plus de 4 ans.

Le «Tadawul All-Shares Index» (Tasi) a fini la journée en baisse de 5,94% à 5 794,87 points, son plus bas niveau depuis la mi-2004.

Seul un des 15 secteurs était en hausse, alors que 118 compagnies cotées ont fini dans le rouge et sept autres en hausse. Le secteur pétrochimique a baissé de 8,5%.

Les marchés boursiers des autres monarchies pétrolières du Golfe ouvrent la semaine le dimanche, alors que les tractations internationales continuent pour surmonter la crise financière mondiale.

Le nouveau recul s'est produit en dépit des déclarations jeudi de la Saudi Arabian Monetary Agency (Sama), la banque centrale du royaume, qui a assuré qu'elle était prête à injecter plus de 93 milliards de dollars dans le système bancaire. L'indice des banques a baissé de 4,8%.

La dégringolade s'est également poursuivie malgré l'annonce par certaines firmes de bilans impressionnants pour les neuf premiers mois de 2008, avec des profits en hausse de 155% pour la Saudi Fertilizers Co. et de 17,4% pour la Saudi British Bank.

Le Tasi a perdu la semaine dernière 17,4% en trois jours. Il est actuellement en baisse de 47,5% par rapport à fin 2007.

Le marché boursier de la première puissance pétrolière mondiale est le plus grand du monde arabe avec une capitalisation de quelque 300 milliards USD, contre 450 milliards USD à la fin 2007.

Les bourses dans les autres monarchies du Golfe ont subi de lourdes pertes la semaine dernière, avec en tête la bourse de Dubaï, un émirat en plein boom économique, qui a plongé de quelque 25%.

Des économistes du Golfe ont expliqué la dégringolade en Arabie saoudite et dans les autres monarchies par la panique suscitée par les retombées de la crise financière mondiale, qui a ébranlé la confiance des investisseurs.

Selon ces économistes, les opérateurs s'inquiètent du sort des investissements arabes du Golfe à l'étranger, estimés à 2 500 milliards USD.

«Nos économies sont solides et ont évolué à un rythme rapide. Notre système bancaire est protégé et il n'est trop exposé au système bancaire mondial», a noté l'économiste saoudien, Ehsan Bu-Hulaiga.

«Ce que nous avons vu est une réaction à la crise mondiale. Il est surprenant de voir chuter le cours des actions de bonnes compagnies ayant réalisé d'excellents profits. C'est la panique et un manque de confiance», a-t-il déclaré à l'AFP.

La chute des prix du pétrole semble peser lourdement sur les bourses de la région du Golfe, qui pompe quelque 16 millions de barils par jour. Les cours du brut ont passé vendredi sous les 80 dollars à New York et les 75 dollars à Londres.

En conséquence, les six monarchies du Golfe perdraient chaque jour autour d'un milliard USD, par rapport à leurs recettes pétrolières de juillet lorsque les prix du brut étaient montés à plus de 147 USD le baril.

Vendredi, la Banque mondiale s'est inquiétée de l'impact des violentes fluctuations des marchés du pétrole sur l'économie des pays producteurs au Moyen-Orient, dont les monarchies arabes du Golfe, estimant que la chute des cours devrait peser sur tous les secteurs de ces économies.

Après une semaine noire pour les Bourses, les Etats-Unis et les dirigeants des puissances économiques multiplient les tractations. Réunis vendredi à Washington, les ministres des Finances du Groupe des Sept pays les plus industrialisés ont publié un «plan d'action» pour faire face à la crise financière, où ils s'engagent à empêcher toute faillite de banque importante.