Toujours très volatils, les marchés boursiers européens et asiatiques se dispersaient jeudi après des appels au calme des responsables internationaux.

Toujours très volatils, les marchés boursiers européens et asiatiques se dispersaient jeudi après des appels au calme des responsables internationaux.

Ce changement de direction se produit aussi à la veille d'une série de rendez-vous financiers cruciaux à Washington, dont une réunion du G7 très attendue.

À la fermeture, la Bourse de Londres perdait 1,2% à 4313,80 points, celle de Paris 1,55% à 3442,7 points et celle de Francfort 2,5% à 4887 points.

La situation en Europe a succédé à une accalmie en Asie.

À Tokyo, l'indice Nikkei 225 a cédé 0,5% après avoir alterné toute la journée entre vert et rouge. Et si Shanghai a perdu 0,84%, Taipeh 1,45% et Sydney 1,5%, en revanche la Bourse de Hong Kong a gagné 3,31%, Singapour 3,4%, Bangkok 1,55% et Séoul 0,64%.

Après l'électrochoc des baisses de taux concertées lancées par six grandes banques centrales occidentales et l'annonce par Londres d'un plan de soutien aux banques, les grands argentiers internationaux ont soufflé le chaud et le froid.

«Certaines institutions financières vont faire faillite» aux États-Unis en dépit des récentes mesures, a averti le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson, en appelant à la patience face aux turbulences sur les marchés «qui ne vont pas se terminer rapidement».

Il n'existe «pas de solutions immédiates ni faciles» à la crise financière internationale, a estimé jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, qui a salué l'action des grandes banques centrales.

«Reprenez vos esprits !», a lancé de son côté aux investisseurs le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, voyant dans la baisse concertée des taux d'intérêt «un signal de confiance au marché».

«Le pessimisme excessif est très mauvais conseiller», a-t-il dit, ajoutant que l'importance de ces mesures ne devait pas se mesurer «à l'aune des évolutions instantanées» des marchés.

Signe de la grande volatilité, les deux Bourses de Moscou RTS et Micex affichaient des hausses de près de 12% et plus de 15% respectivement et étaient sur le point de récupérer leurs pertes de la veille.

Les cotations ont même été suspendues pour une heure sur la Bourse Micex de Moscou en raison de la hausse des cours supérieure à 10%. Mercredi, les cotations sur les deux Bourses moscovites avaient été interrompues après des baisses respectives de 11,25% et 14,35%.

Le week-end s'annonce très chargé à Washington: les responsables du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) s'y réunissent vendredi pour discuter des moyens de «renforcer (leurs) efforts collectifs» face à la crise, a précisé M. Paulson.

Le communiqué final prévu vendredi vers 18h45 est très attendu. Après avoir pendant des années donné des leçons de libéralisme et de bonne gouvernance lors des G7, les États-Unis, cette fois en position d'accusé dans la crise mondiale, risquent d'avoir du mal à rassembler leurs partenaires.

Washington accueillera également à partir de samedi des réunions du Groupe des 20 (G20), rassemblant les ministres et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents, et les réunions d'automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

La chute des marchés a été accentuée par les sombres perspectives du FMI pour l'économie mondiale, annonçant un coup d'arrêt brutal à la croissance, qui n'atteindrait que 0,1% aux États-Unis et 0,2% dans la zone euro l'an prochain.

Par ailleurs, les mesures de restructuration bancaire se poursuivent en Europe.

En Islande, l'État a pris le contrôle de la première banque du pays. Avec cette nationalisation de la banque Kaupthing, les trois plus grands établissements bancaires de l'île, en proie à une grave crise financière, sont désormais sous le contrôle du gouvernement.

Les États belge, français et luxembourgeois ont décidé pour leur part d'apporter leur garantie au bancassureur franco-belge en difficulté Dexia, pour lui permettre d'emprunter sur les marchés, après avoir partiellement nationalisé l'entreprise la semaine dernière.