Le géant américain des cartes de crédit Visa s'apprête à faire son entrée en Bourse mercredi, dans ce qui constitue l'opération la plus importante de ce type jamais menée aux États-Unis, à un moment où les marchés sont plus affaiblis que jamais.

Le géant américain des cartes de crédit Visa s'apprête à faire son entrée en Bourse mercredi, dans ce qui constitue l'opération la plus importante de ce type jamais menée aux États-Unis, à un moment où les marchés sont plus affaiblis que jamais.

Visa va rejoindre son grand rival Mastercard, dont l'action est cotée à la Bourse de New York depuis bientôt deux ans.

Pour marquer sa différence, Visa a prévu une opération ambitieuse, voulant lever jusqu'à 18,75 milliards $, là où Mastercard avait visé 2,6 milliards en mai 2006.

Par son volume, l'opération serait de loin la plus grosse jamais tentée aux États-Unis. L'actuel record en la matière est détenu par la division de téléphonie mobile de l'opérateur de télécoms AT&T, AT&T Wireless, avec 10,6 milliards $ en 2000.

Mais, même en cas de succès de l'offre au prix maximum proposé, 42 dollars, Visa resterait devancé par la première banque chinoise ICBC qui, surfant sur l'appétit des petits porteurs locaux, avait ramené 21,9 milliards $ dans ses filets entre les Bourses de Shanghai et de Hong Kong en octobre 2006.

L'opération intervient à un moment peu opportun pour Visa, alors que le marché actions s'est considérablement dégradé.

Parallèlement, le marché du crédit à la consommation, fonds de commerce de Visa, pâtit sérieusement des effets du ralentissement de l'économie américaine.

Les concurrents de Visa, comme American Express, ont commencé à déprécier la valeur de leur portefeuille, en raison de l'augmentation du taux de non-remboursement des prêts contractés.

Visa, actuellement détenu par un consortium de banques, avait planifié son entrée en Bourse depuis octobre 2006, donnant au passage son indépendance à Visa Europe dans cette perspective.

Visa a même accru ses ambitions dans l'intervalle, malgré l'aggravation de l'environnement économique et les 150 milliards $ de pertes causés au secteur financier par la crise.

En octobre dernier, Visa ne comptait encore lever «que» 10 milliards $, un objectif relevé à 18,75 milliards fin février.