Vidéotron a beau mourir d'envie de se lancer dans l'aventure de la téléphonie sans fil, elle espère ne pas avoir à plonger seule.

Vidéotron a beau mourir d'envie de se lancer dans l'aventure de la téléphonie sans fil, elle espère ne pas avoir à plonger seule.

Mercredi, la société de Quebecor Média a confirmé avoir été approchée par d'autres sociétés de télécommunications qui, comme elle, sont intéressées à faire leur entrée dans la téléphonie sans fil lors de la prochaine vente aux enchères en mai.

«Nous sommes en pourparlers avec des partenaires potentiels», dit Isabelle Dessureault, vice-présidente aux affaires corporatives de Vidéotron.

Au nombre des partenaires potentiels de Vidéotron: la société manitobaine MTS Allstream, qui a avoué plus tôt cette semaine avoir contacté d'autres sociétés à propos de la téléphonie sans fil.

«Nous sommes présentement en pourparlers, mais nous ne préciserons pas avec qui», dit Greg Burch, directeur des communications de MTS Allstream.

«MTS Allstream pourrait être un partenaire intéressant pour Vidéotron, dit Iain Grant, directeur exécutif du SeaBoard Group, une firme de consultants dans le secteur technologique. Même si Vidéotron décide de se concentrer seulement sur le marché québécois, il lui faudra quand même avoir accès à un réseau sans fil dans le reste du pays car ses clients québécois voyagent partout au Canada.»

Les conditions de la vente aux enchères permettent à Vidéotron d'utiliser les réseaux de Bell, Rogers et Telus, mais Iain Grant croit que l'entreprise voudra éviter à tout prix de négocier avec les géants du sans fil.

«Vidéotron paiera très cher afin d'utiliser les réseaux de Bell, Rogers et Telus, dit-il. Il serait plus avantageux pour Vidéotron de s'associer avec un autre nouvel arrivant comme MTS Allstream. Tous les nouveaux arrivants devront faire face aux géants. Comme on dit, l'ennemi de mon ennemi est mon ami.»

Selon le SeaBoard Group, deux autres entreprises pourraient faire de l'oeil à Vidétron présentement: Shaw, une société de câblodistribution tout comme Vidéotron, et Eastlink, une entreprise de télécommunications située dans les provinces de l'Atlantique.

MTS Allstream possède toutefois une longueur d'avance.

«Comme MTS Allstream a déjà un réseau de téléphonie spécialisé pour le milieu des affaires qui va de Halifax à Vancouver, il est logique que l'entreprise songe à bâtir un réseau internet partout au Canada, dit Iain Grant. Ce réseau pourrait répondre aux besoins de Vidéotron dans le reste du Canada. En retour, MTS Allstream pourrait utiliser le réseau de Vidéotron, ce qui lui éviterait d'avoir à développer un réseau au Québec.»

En novembre dernier, Industrie Canada a choisi de réserver 40 des 105 mégahertz de la nouvelle bande passante en téléphonie sans fil à des sociétés qui contrôlent moins de 10% du marché évalué à 12,7 milliards au Canada en 2006.

Les 65 mégahertz restants seront probablement divisés entre Telus, Bell et Rogers, les trois géants de la téléphonie sans fil au pays qui exploitent déjà un réseau internet de 190 mégahertz.

Vidéotron devra se décider rapidement à savoir si elle se lance en duo dans l'aventure du sans-fil.

La vente aux enchères n'aura lieu que le 27 mai prochain, mais les participants doivent soumettre leur candidature avant le 10 mars.

«Les sociétés qui veulent établir des partenariats doivent le déclarer dès le 10 mars, dit Iain Grant. En agissant ainsi, le gouvernement veut éviter qu'il y ait de la collusion entre les nouveaux acteurs en téléphonie sans fil (pour qui il a réservé 40% du nouveau spectre).»

Si Vidéotron obtient une partie des 40 mégahertz réservés aux nouveaux acteurs de la téléphonie sans fil, elle compte lancer son réseau en 2010.

La société compte présentement 31 000 clients en téléphonie sans fil au Québec en utilisant le réseau de Rogers.

Vidéotron passe la vitesse supérieure

La société de Quebecor Média offrira un accès internet de 50 mégabits par seconde pour l'ensemble de son réseau québécois avant la fin de l'année.

Selon Vidéotron, il s'agit de l'un des accès internet les plus rapides en Amérique du Nord.

«Telus offre quelques tours à bureaux à 100 mégabits à Toronto, mais nous sommes le premier câblodistributeur à offrir 30 et 50 mégabits au Canada. À titre d'exemple, on peut télécharger un film en seulement cinq minutes avec une vitesse de 50 mégabits», dit Isabelle Dessureault, vice-présidente aux affaires corporatives de Vidéotron.

Le réseau de Vidéotron passe ainsi d'une vitesse maximale de 16 à 50 mégabits par seconde. «Nous pensons que ces nouvelles vitesses vont intéresser les familles qui utilisent plusieurs ordinateurs», dit Mme Dessureault.

Vidéotron offrira son accès internet à 30 mégabits à 64,95$ par mois avec un contrat de 12 mois. L'accès internet à 50 mégabits coûtera 79,95$ par mois.

«C'est autant que Bell pour son réseau de 16 mégabits par seconde», dit Mme Dessureault.

Bell n'est pas impressionné par la nouvelle offre de son concurrent.

«La vitesse n'est pas le seul élément à considérer, dit Jacques Bouchard, porte-parole de Bell. Les utilisateurs veulent un réseau fiable comme celui de Bell. Au contraire du réseau de Bell, le réseau de Vidéotron est partagé, ce qui diminue notamment la vitesse. En plus, la très grande majorité des applications internet ne demande pas des vitesses aussi élevées.»