Une fois l'argent envoyé aux fraudeurs, il est trop tard. Versé par traites bancaires ou expédié par l'intermédiaire de services de virement comme Western Union ou MoneyGram, il est presque impossible à retracer, à moins que les coursiers soient arrêtés au moment où ils en prennent possession.

Une fois l'argent envoyé aux fraudeurs, il est trop tard. Versé par traites bancaires ou expédié par l'intermédiaire de services de virement comme Western Union ou MoneyGram, il est presque impossible à retracer, à moins que les coursiers soient arrêtés au moment où ils en prennent possession.

Dans certains cas, l'argent est même expédié comptant! Avec l'aide de l'Agence des services frontaliers du Canada et de Postes Canada, la GRC intercepte des envois postaux où 10 000$ en billets peuvent être scotchés à l'intérieur de pages de revues.

Et les ennuis de la victime ne font que commencer.

«La dame de 75 ans qui flambe ses économies n'a plus moyen de les récupérer, insiste le sergent Yves Leblanc, du COLT (Centre opérationnel de lutte au télémarketing). Les victimes empruntent de l'argent à la banque, leurs cartes de crédit sont pleines, elles sollicitent les amis et les parents Ça cause beaucoup de problèmes dans la famille.»

Souvent, la victime accordera une telle confiance au fraudeur, sera tellement attachée à l'espoir d'un gain qu'elle refusera de croire à l'arnaque.

Au Japon, l'été dernier, un homme a ainsi été piégé 61 fois de suite par un escroc qui se faisait passer pour le représentant d'une entreprise de services financiers.

Il lui avait annoncé que, à la suite d'une erreur informatique, ses coordonnées personnelles avaient été divulguées à des usuriers et qu'il lui en coûterait 45$ pour les effacer.

Il lui fallait verser 270$, dont 225$ lui seraient remboursés plus tard. L'opération s'est répétée jusqu'à ce que l'homme de 51 ans ait été dépouillé de 330 000$.

«Même quand on avertit la famille, il arrive que la victime ne veuille rien savoir, certaine qu'un prix est sur le point d'arriver, relate Yves Leblanc. Nous sommes quelquefois obligés de nous présenter à sa porte pour lui faire comprendre qu'elle est en train de se faire frauder. Ça cause des frictions entre la dame et ses enfants qui veulent la protéger: elle croit davantage les bandits!»

Aux États-Unis, des organismes sociaux interviennent auprès de ces victimes pour les informer -voire les convaincre! - qu'elles ont été victimes d'habiles fraudeurs et les empêcher de retomber entre leurs griffes.

«Au Canada, on a essayé de trouver des intervenants, mais aucun organisme ne veut s'en occuper», déplore l'enquêteur Luc Buteau, du Bureau de la concurrence.

Reste la prévention