Ozzy Osbourne, Charlize Theron, Robert de Niro et Paris Hilton sont tous tombés en amour avec les produits d'une entreprise de Verdun.

Ozzy Osbourne, Charlize Theron, Robert de Niro et Paris Hilton sont tous tombés en amour avec les produits d'une entreprise de Verdun.

Ils ont craqué pour les colliers, les laisses et les médailles d'identification pour chats et chiens que la PME Hot Dogs All Dressed fabrique à deux pas du canal Lachine.

Et ils ne sont pas seuls, car le rayonnement de l'entreprise de six employés dépasse nos frontières continentales. Outre les États-Unis (où elle effectue 50% de ses ventes) et le Canada (35%), Hot Dogs All Dressed est présente dans un nombre grandissant de boutiques et d'animaleries d'Allemagne, du Japon et du Royaume-Uni.

Les quelques centaines de produits haut de gamme de la PME, vendus chacun entre 12$ et 70$, sont distribués dans plus de 2000 points de vente sur trois continents.

L'entreprise vend directement aux détaillants en Amérique du Nord et s'en remet à des distributeurs pour l'Europe et l'Asie. L'entreprise cherche à développer de nouveaux marchés qu'elle préfère taire pour le moment.

Les colliers de chiens sont le fer de lance de l'entreprise. On les reconnaît facilement: cuir coloré serti de pièces (fleurs, os, etc.) émaillées.

«J'ai créé un produit qui est identifiable et que plusieurs autres fabricants essaient maintenant d'imiter», explique Viva Singer, fondatrice et unique actionnaire de l'entreprise dont les ventes «dépassent le demi-million», se contente-t-elle de dire.

Fait rarissime en ces temps de sous-traitance dans les pays émergents, Hot Dogs All Dressed conçoit tous ses produits au Québec et s'approvisionne ici. Il n'y a que le cuir de bovin utilisé pour les colliers qui peut parfois provenir d'ailleurs au Canada. Sinon, tout est 100% québécois, tient à préciser Mme Singer.

Dans ses ateliers de la rue St-Patrick à Verdun, la femme d'affaires voit donc à toutes les étapes de fabrication de ses produits. Exception faite des médailles d'identification qui y sont dessinées, mais dont le coulage des pièces est effectué dans une fonderie de la région montréalaise. Pour la présidente de la PME, cette façon de faire n'a que des avantages.

«Nous sommes très près du client. Comme nous contrôlons entièrement le produit, nous pouvons faire du sur-mesure et l'envoyer au client dans un délai très court. Si je faisais fabriquer à l'autre bout du monde, je n'aurai pas autant de flexibilité», dit Viva Singer, qui s'exprime tantôt en français, tantôt en anglais.

Avant d'être prisés au Canada, les produits de Hot Dogs All Dressed ont connu leur heure de gloire aux États-Unis grâce à Ozzy Osbourne.

Les ventes de la PME ont en effet explosé le jour où l'ex-membre de Black Sabbath est apparu en 2002 aux MTV Movie Awards (dans la foulée de son émission de téléréalité The Osbourne's) flanqué de son chien qui portait un collier conçu par l'entreprise québécoise.

«On n'avait pas vu ça venir. Du jour au lendemain, on a reçu des appels de Los Angeles et d'ailleurs aux États-Unis. Des boutiques voulaient nos produits le plus rapidement possible», se souvient Viva Singer.

Depuis, ça ne dérougit pas, affirme-t-elle. Seul ombre au tableau: la forte hausse de notre devise ces derniers temps a forcé la présidente de l'entreprise à réduire ses exportations vers les États-Unis, lesquelles ont déjà représenté jusqu'à 80% de ses ventes.

La femme d'affaires s'est donc replié vers le marché canadien qui, par le plus grand des hasards, a pris de la vigueur.

«Le marché canadien a beaucoup changé depuis cinq ans. Il y a plus de boutiques spécialisées qu'avant. Les animaux domestiques sont plus que jamais vus comme des membres de la famille», explique Mme Singer. Chaque canadien propriétaire d'un animal domestique dépenserait en moyenne près de 400$ par an pour son compagnon.

Malgré une baisse des ventes chez l'Oncle Sam, les colliers de Hot Dogs All Dressed y ont encore la cote. On les a vus dans une flopée de film hollywoodiens (Winn Dixie, Good Dogs, Legally Blond 2, etc.) et on en aperçoit régulièrement dans des magazines nord-américains de mode et d'art de vivre.

Viva Singer est une entrepreneure dans l'âme. Depuis les 25 dernières années, elle a été propriétaire de différentes petites entreprises.

«À 20 ans, je vendais des sapins de Noël par la poste. J'avais des clients jusqu'à Hawaï. Ça marchait tellement bien que c'est avec les sapins que je me suis payé ma première maison», dit-elle.

Fallait-il alors s'attendre à autre chose qu'un success story lorsque Mme Singer a commencé à s'intéresser aux colliers de chiens?

«J'en ai fabriqué un pour un chien abandonné qui était plutôt sauvage et qui brisait toujours ses colliers. Comme j'avais des chevaux, j'avais l'habitude des harnais. J'ai donc utilisé du cuir de qualité et douze ans plus tard, je n'ai plus ce chien, mais j'ai encore le collier», explique-t-elle, preuve à l'appui.

C'est donc en 1996, dans sa cuisine, que Viva Singer s'est mise à fabriquer ses premiers colliers.

«Les gens que je croisais sur la rue me demandaient où j'avais pris le beau collier que mon chien portait», dit la femme d'affaires dans la quarantaine. Elle a tenté sa chance en vendant ses produits dans une petite boutique à Montréal. On connaît la suite.