Le processus

Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer comment l'appel de propositions lancé par BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] le 17 avril dernier a pris des allures de comédie burlesque mettant en vedette plusieurs des plus grands investisseurs de la planète.

Le processus

En annonçant son intention d'examiner les offres d'achat qui lui seraient soumises, la direction de Bell Canada a fait savoir en même temps qu'elle avait déjà commencé à discuter avec un acheteur potentiel, soit le consortium formé de l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, de la Caisse de dépôt, et de KKR, auquel Onex s'est joint un peu plus tard.

Aucune date limite pour le dépôt des offres n'a été précisée officiellement, ce qui a laissé tout le contrôle de l'échéancier au comité d'administrateurs indépendants créé pour examiner les propositions.

Ce comité est formé de André Bérard, Thomas O'Neill, James Pattison et Donna Kaufman.

Le prix

L'annonce de l'offre d'achat de Telus [[|ticker sym='T.T'|]] a pu refroidir certains prétendants déclarés. Telus aurait été prête à payer plus cher, autour de 45$ l'action, à cause des synergies importantes générées par une fusion entre les deux plus importantes entreprises de téléphonie canadiennes.

Même s'il partait favori, le consortium formé par la Caisse de dépôt et le Régime de pensions du Canada ne profiterait pas de telles synergies et aurait par conséquent limité son offre à 40$ l'action, estiment des analystes.

Sans Telus dans le portrait, Onex et peut-être même la Caisse de dépôt pourraient revenir sur leur décision de se retirer du consortium, selon des analystes.

À 45$ l'action, l'achat de Bell Canada coûterait 32 milliards de dollars.

La réglementation

Les réactions négatives suscitées par la fusion possible des deux plus gros acteurs du secteur des télécommunications ont peut-être incité Telus à faire volte-face.

Ensemble, Bell et Telus aurait contrôlé 93,6% du marché de la téléphonie filaire et 59,6% de la téléphonie sans fil. Pour Telus, il n'était pas question de revendre le sans-fil, même en partie, puisque c'est le secteur où la croissance est la plus forte.

La stratégie

Telus espère peut-être gagner du temps pour convaincre l'opinion publique du bien-fondé de sa solution «made in Canada», à laquelle la direction de Bell est farouchement opposée.

Si Bell est forcée de revoir le curieux processus mis en place pour examiner les offres d'achat, Telus pourrait revenir sur les rangs.

Plus tordus, des analystes avançaient l'idée que Telus ait voulu faire grimper les enchères pour que ses futurs propriétaires soient plus endettés et donc moins menaçants pour les concurrents.