Les pertes sur le marché hypothécaire américain pourraient n'être «que la pointe de l'iceberg» au moment où les emprunteurs auront de la difficulté à faire face à des paiements plus élevés sur des prêts à taux variables de plusieurs milliards de dollars au cours des prochains moins, signalent des analystes de Bank of America.

Les pertes sur le marché hypothécaire américain pourraient n'être «que la pointe de l'iceberg» au moment où les emprunteurs auront de la difficulté à faire face à des paiements plus élevés sur des prêts à taux variables de plusieurs milliards de dollars au cours des prochains moins, signalent des analystes de Bank of America.

Les propriétaires, qui ont contracté des emprunts hypothécaires à taux variables d'une valeur d'environ 515 milliards US, devront débourser davantage cette année. De plus, d'autres hypothèques d'une valeur de 680 milliards US supplémentaires s'accompagneront de nouveaux taux l'an prochain, indiquent dans une note publiée ce week-end des analystes de Bank of America ayant à leur tête Robert Lacoursière.

Plus de 70% du total ont été accordés à des personnes présentant le dossier de crédit le plus risqué, ajoutent les analystes.

Le nombre croissant de non-paiements de prêts hypothécaires a contraint au moins 60 compagnies de prêts hypothécaires à fermer leurs portes ou à vendre leurs activités en plus de forcer Bear Stearns Cos. à offrir un renflouement de 3,2 milliards US pour l'un de ses deux fonds spéculatifs non rentables.

Saisies record

Les nouvelles saisies ont atteint un niveau record au cours du premier trimestre, et les cas les plus nombreux ont été ceux touchant des emprunteurs à risque, a fait savoir la Mortgage Bankers Association.

«Le fort volume de prêts à risque à taux variables qui entraîneront des taux plus élevés en 2007 et 2008 exercera de la pression sur les emprunteurs déjà fortement sollicités», ce qui se traduira par un plus grand nombre encore de saisies, ont écrit les analystes de Bank of America à New York.

L'effondrement d'un fonds de Bear Stearns «pourrait s'avérer la pointe de l'iceberg de répercussions plus vastes en ce qui concerne la détérioration du crédit dans le secteur des prêts hypothécaires à risque», ont-ils indiqué.

Bear Stearns, deuxième preneur ferme en importance d'obligations hypothécaires, a offert de fournir un financement de 3,2 milliards US pour sauver l'un de ses fonds spéculatifs. Les craintes d'un effondrement des fonds, qui ont fait de mauvais paris sur des valeurs liées à des hypothèques, ont provoqué la baisse des obligations et des actions de compagnies financières.

La semaine dernière, Kenneth Lewis, le PDG de Bank of American, a déclaré au cours d'une entrevue que la croissance de l'emploi aux États-Unis atténuera vraisemblablement les effets de l'augmentation du nombre de non-paiements des prêts hypothécaires sur les prix des maisons et les mises en chantier.

«Cette entrave cessera dans les prochains mois», a dit M. Lewis lors d'une entrevue à New York au moment où on lui demandait de faire connaître ses prévisions concernant le marché immobilier.«Ça tire à sa fin, a-t-il précisé. Nous assistons au pire épisode en ce moment.»

Les propriétaires qui n'ont pas les moyens de payer des taux d'intérêt plus élevés pourraient avoir du mal à vendre leur propriété tandis que la hausse des prix des maisons ralentit et que des normes de prêt plus strictes rendront le refinancement plus difficile, soutiennent les analystes de Bank of America.