Les clubs anglais n'ont pas encore assis leur domination sur le plan sportif en Europe, mais ils renforcent leur hégémonie économique, selon le classement annuel des clubs les plus chers du monde établi par le magazine américain Forbes.

Les clubs anglais n'ont pas encore assis leur domination sur le plan sportif en Europe, mais ils renforcent leur hégémonie économique, selon le classement annuel des clubs les plus chers du monde établi par le magazine américain Forbes.

Dans les 25 clubs dont la valeur marchande est la plus élevée, dix évoluent en Premier League, contre quatre italiens, quatre allemands, deux espagnols.

Manchester United, estimé à 1,137 milliard d'euros (1,76 G$ CAN), est seul dans sa catégorie, très loin devant le Real Madrid (1,25 G$ CAN), tandis qu'Arsenal, après avoir construit son nouveau stade, est monté sur le podium (1,1 G$ CAN).

L'accord pharaonique sur les droits télévisés annoncé en janvier, amènera dans les caisses des clubs anglais près de 450 000 euros (695 000 $ CAN) par semaine entre 2007 et 2010.

Ce qui explique que des équipes anonymes, comme Manchester City, West Ham, Aston Villa ou Everton sont dans un classement où Porto, club autrement plus prestigieux ne figure plus.

Les bénéficiaires les plus évidents de cette manne sont les joueurs. Sur les dix joueurs qui gagnent le plus d'argent, cinq évoluent en Premier League.

Certes, les trois premiers restent Ronaldinho (Barcelone), David Beckham (Real Madrid) - le premier supplantant le second -, et Ronaldo (Milan AC), seul représentant du football italien. Mais ils doivent surtout leur fortune aux contrats publicitaires.

Quand il gagne un euro sur le terrain, Ronaldinho en récolte deux en vendant son image. Beckham, qui a signé un contrat énorme avec les LA Galaxy, reste le meilleur produit marketing du football, une marque qui pourrait prendre encore plus de valeur aux États-Unis.

Les émoluments des stars d'Angleterre, qui représentent désormais près de 300 fois le salaire moyen britannique, reposent plus sur leurs salaires, qui ont explosé.

Quand le joueur du championnat d'Angleterre le mieux payé, Roy Keane, devait se «contenter» de quelque 75 000 (116 000 $ CAN) euros hebdomadaires il y a cinq ans, Chelsea offre désormais 180 000 euros (278 000 $ CAN) à Andreï Shevchenko et Michael Ballack, les joueurs les mieux payés d'Angleterre. Selon Forbes, le Français Thierry Henry aurait obtenu quelque 160 000 euros en prolongeant à Arsenal.

La tendance ne semble pas proche de s'inverser. Le Portugais Cristiano Ronaldo, qui frappe à la porte du Top 10, négocie avec Manchester United et veut se rapprocher de ces montants, tout comme John Terry et Frank Lampard à Chelsea.

Les footballeurs ne naviguent pas encore dans les mêmes eaux que les Américains Tiger Woods (golf), Shaquille O'Neal (basketball) ou Alex Rodriguez (baseball), mais ils sont désormais dans la même catégorie que les autres stars du football américain.

L'hégémonie anglaise est appelée à se renforcer. Le marché le plus prometteur pour le football est l'Asie, où les clubs les plus populaires sont de loin ceux de la Premier League.

Les clubs anglais, dont beaucoup se sont dotés de nouveaux stades ou envisagent de le faire, ont toutefois un talon d'Achille : leur endettement, parmi les plus élevés d'Europe.

Les dettes de Manchester United représentent 84% de sa valeur marchande, 53% pour Arsenal, 83% pour Manchester City, 46% pour Newcastle, 32% pour Everton, et 28% pour Chelsea, l'un des seuls à perdre de l'argent et dont la pérennité dépend du bon vouloir de son propriétaire, Roman Abramovitch.

L'Angleterre ne peut se permettre de voir faiblir l'intérêt pour le football.