La division Transport d'Hydro-Québec aurait voulu pouvoir augmenter ses tarifs de 5% en 2007. La Régie de l'énergie a consenti à une hausse de 2% seulement, tout en demandant à l'entreprise de prendre des mesures concrètes pour réduire ses dépenses.

La division Transport d'Hydro-Québec aurait voulu pouvoir augmenter ses tarifs de 5% en 2007. La Régie de l'énergie a consenti à une hausse de 2% seulement, tout en demandant à l'entreprise de prendre des mesures concrètes pour réduire ses dépenses.

Dans sa décision, la Régie souligne que les dépenses d'exploitation de la division Transport sont trop élevées.

«Il s'agit d'une croissance très élevée qui surpasse nettement la croissance de la demande de ses clients et l'effet de l'inflation au cours de la période», écrivent les régisseurs, qui demandent à la division plus de rigueur dans le contrôle de ses dépenses.

En outre, la Régie s'interroge sur les primes et les bonis payés aux employés, qui sont alignés sur la rentabilité globale d'Hydro-Québec, plutôt que sur la performance de la division Transport. La rémunération variable n'est pas un incitatif à réduire le coût du service pour le bénéfice de la clientèle, déplore la Régie, mais plutôt le contraire.

La hausse du coût de transport accordée hier n'aura pas un impact immédiat sur nos factures d'électricité, mais elle sera incluse dans la demande de hausse de tarifs d'Hydro-Québec Distribution pour 2008.

La Régie examine actuellement la hausse de 2,8% réclamée par Distribution pour 2007, qui tient compte de deux hausses de tarifs de transport totalisant 170 millions déjà obtenues par la division Transport. Distribution a demandé à la Régie de pouvoir reporter sur trois ans cette note salée des coûts de transport. La décision de la Régie est imminente, puisque la prochaine hausse doit s'appliquer le 1er avril prochain.

Le transport de l'électricité entre les centrales de production et les postes de distribution est une des trois composantes du tarif d'électricité, avec la distribution et l'énergie elle-même. Ce coût augmentera donc de 2% en 2007, ce qui générera 53 millions de revenus supplémentaires pour Hydro-Québec TransÉnergie.

La prise de position de la Régie a fait très plaisir à l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité, qui plaide depuis des années pour une réduction des dépenses chez Hydro-Québec. «On sent clairement dans la décision de la Régie qu'elle a l'intention de serrer la vis», a commenté Luc Boulanger, porte-parole de l'association qui regroupe les entreprises qui consomment beaucoup d'électricité, comme les alumineries.

Luc Boulanger se réjouit du fait que la Régie ait retranché 26 millions aux dépenses d'exploitation soumises par TransÉnergie et qu'elle lui ait demandé explicitement d'améliorer son efficacité.

Salaires

La division Transport a plaidé que l'augmentation de ses dépenses d'exploitation était liée à des facteurs sur lesquelles elle n'a aucun contrôle, dont les salaires prévus aux conventions collectives négociées par Hydro-Québec et les charges de retraite. Depuis deux ans, le salaire de base des employés de la division Transport a augmenté de 4,5% par année. Les charges de retraite ont bondi de 64,3% pendant la période.

Selon Luc Boulanger, Hydro-Québec pourrait très bien renégocier certains de ces engagements avec ses employés, comme ça se fait dans le secteur privé. «Regardez Olymel, ils l'ont fait», a-t-il illustré.

La division Transport d'Hydro-Québec a deux clients principaux, Hydro-Québec Distribution, qui dessert la clientèle québécoise, et Hydro-Québec Production, qui loue les lignes de transport pour exporter de l'électricité.