S'il fallait un autre indice des problèmes que vit l'industrie radiophonique, il se trouvait dans l'annonce, faite lundi à Washin-gton, de la fusion entre Sirius Radio et XM Radio, les deux seules entreprises de diffusion de radio satellitaire en Amérique du Nord. La transaction, dont les derniers détails ont été peaufinés au cours de la fin de semaine dernière, s'élève à 4,57 milliards US, ou 5,3 milliards CAN, payés en actions.

S'il fallait un autre indice des problèmes que vit l'industrie radiophonique, il se trouvait dans l'annonce, faite lundi à Washin-gton, de la fusion entre Sirius Radio et XM Radio, les deux seules entreprises de diffusion de radio satellitaire en Amérique du Nord. La transaction, dont les derniers détails ont été peaufinés au cours de la fin de semaine dernière, s'élève à 4,57 milliards US, ou 5,3 milliards CAN, payés en actions.

L'annonce a été faite par le président-directeur général de Sirius, Mel Karmazin, qui gardera son titre dans la nouvelle entité, tout comme Gary Parsons, président du conseil d'administration de XM Radio. «Cette association est une suite logique dans l'évolution du divertissement audio», a commenté Karmazin au moment de l'annonce de la fusion.

Les actionnaires de XM recevront 4,6 actions ordinaires de Sirius pour chacune de leur action. Selon le New York Post, la transaction permettrait aux deux entreprises d'économiser 7 milliards US par année.

Concurrencée par le bon vieux lecteur CD, par Internet et, surtout, par l'étouffante popularité du baladeur numérique -le plus populaire étant le iPod d'Apple-, la radio traditionnelle se cherche.

Dans ce contexte, la naissance des services de radio satellite fut difficile. En un peu plus de cinq ans d'activité, Sirius avait environ 6 millions d'abonnés aux États-Unis, alors que son concurrent XM Radio en comptait environ 7,6 millions.

Ni l'une ni l'autre n'affiche de profits.

Au Canada, où les deux entreprises sont implantées depuis un peu plus d'un an, l'impact de cette fusion est impossible à prévoir. «À ce moment-ci, la seule chose qu'on peut croire, c'est que cette annonce aura effectivement une incidence sur les entreprises canadiennes», commente Michel Arpin, vice-président radiodiffusion du CRTC.

En fin de journée hier, les directions canadiennes des deux entreprises ont publié de brefs communiqués applaudissant la fusion, sans plus de commentaires.

«Une bonne nouvelle pour l'industrie», pouvait-on lire sur celui de XM Radio. S'il est encore impossible de connaître le nombre d'abonnés à XM Radio au Canada, les analystes prédisent que ses auditeurs sont moins nombreux que ceux de Sirius Canada, qui compte 300 000 abonnés au pays.

La CBC/Radio-Canada est propriétaire de Sirius Canada à 40% et produit plusieurs chaînes spécialisées, dont Bande à part (nouvelle musique) et Infoplus (informations).

Cette fusion, qui avait déjà été envisagée l'année dernière et qui depuis continuait à faire parler d'elle, doit cependant recevoir l'aval des Federal Communications Commission (FCC) et Federal Trade Commission (FTC) américaines.

Jusqu'à ce que les autorités américaines donnent le feu vert à la fusion, les deux entreprises continueront à opérer indépendamment. La fusion définitive pourrait prendre de 12 à 15 mois avant de se concrétiser.

Advenant l'annonce d'une fusion entre les services canadiens de Sirius et XM Radio, «forcément, le CRTC prendra acte de la situation de monopole» dans le domaine de la radio satellitaire, ajoute Michel Arpin. Cependant, non seulement la question n'est pas encore sur la table de l'organisme canadien en charge de la régulation des télécommunications, mais l'évolution des technologies numériques pourrait donner un nouvel éclairage à la transaction.

«Nous vivons une ère de changements technologiques rapides», rappelle Michel Arpin, évoquant du coup la radio sur le Web et d'autres technologies de transmission de données sans fil qui, dans un avenir rapproché, pourraient chercher à s'imposer devant la technologie utilisée par Sirius et XM Radio.