Venant à peine d'entrer en fonction comme président et chef de la direction de la Banque Laurentienne (T.LB), Réjean Robitaille s'est fixé un défi de taille: occuper le troisième rang au Québec.

Venant à peine d'entrer en fonction comme président et chef de la direction de la Banque Laurentienne [[|ticker sym='T.LB'|]], Réjean Robitaille s'est fixé un défi de taille: occuper le troisième rang au Québec.

«Je carbure aux défis», lance Réjean Robitaille en entrevue à La Presse Affaires, quand on lui souligne que la petite banque canadienne se classe actuellement au cinquième rang pour la part de marché au Québec. Il ne veut pas fixer de date pour l'atteinte de l'objectif.

La Banque Laurentienne arrive déjà en troisième place pour le nombre de succursales au Québec, a souligné le président, derrière le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale, mais devant la Banque Royale et la Banque de Montréal. «C'est un bon départ.»

Ailleurs au Canada, la Banque Laurentienne veut percer d'autres créneaux de marché où elle peut offrir des avantages concurrrentiels, mais il n'est pas question d'y ouvrir de nouveau des succursales.

La banque consent déjà 36 % de ses prêts commerciaux ailleurs au Canada, dont à des promoteurs immobiliers, des PME et 3000 détaillants. La moitié des 30 000 conseillers financiers indépendants du Canada font affaires avec elle.

«On vient de signer avec Fidelity», le géant des fonds communs de placement, a noté le président.

Trois priorités

Pour atteindre ces objectifs, au Québec et au Canada, Réjean Robitaille se donne trois priorités: améliorer l'efficacité et la rentabilité de la banque, qui est trop faible, de même qu'assurer le développement du personnel.

«Toutes les banques offrent les mêmes produits. Les employés font la différence, en donnant aux clients des services de haute qualité», selon Réjean Robitaille.

Pour accroître les profits, le président de 46 ans va miser sur la croissance interne plutôt que sur les acquisitions.

«Depuis trois ans, la Banque Laurentienne hausse ses revenus de 18 % par année, mais elle n'est pas assez rentable. Il faut réduire l'écart de rentabilité avec les autres banques, se concentrer sur ce qu'on fait de bien et avoir une croissance constante.»

Concernant la mise en vente de la banque, l'institution de Montréal répliquera ainsi à des recommandations d'analystes. Une fusion ou un partenariat avec un autre groupe financier n'est «pas son premier mandat», mais le président reste aux aguets.

La croissance interne se traduira notamment par de nouvelles succursales, le remplacement de tous les guichets automatiques d'ici le 31 octobre 2007 et des investissements dans les technologies.

La banque a déjà ouvert neuf bureaux, en partie pour son courtier Valeurs mobilières Banque Laurentienne, et autant de succursales depuis deux ans. Le plan d'affaires prévoit l'ouverture de 11 autres succursales, dont les marchés sont déjà ciblés, a assuré Réjean Robitaille.

Par exemple, la succursale de Saint-Bruno na rien de formel et mise sur la convivialité. Celle de Kirkland regroupe tous les services aux particuliers et aux compagnies de même que ceux de Valeurs mobilières Banque Laurentienne. En outre, 20 % du réseau de 158 succursales a déjà été rénové.

La croissance de la banque viendra aussi de l'amélioration de la gamme de produits et de la hausse des affaires avec les clients, a dit le président.

La Banque Laurentienne veut aller chercher une plus grande part de leur portefeuille. Elle compte des démarcheurs qui visitent les clients chez eux, a-t-il souligné, à l'instar de la Banque Royale, pour les hypothèques.

«On est là pour la PME» pour des prêts de 250 000 $ à 10 millions, a déclaré le président, au travail 60 heures par semaine, assez pour «ouvrir et fermer les lumières de la banque», a-t-il noté.

Depuis 18 ans, Réjean Robitaille a fait le tour des secteurs de la banque et, depuis juin dernier, il occupait le poste de premier vice-président et de chef de l'exploitation, avant de succéder hier (mercredi) à Raymond McManus.