Boeing (BA) a revu en hausse mercredi ses objectifs de rentabilité pour 2008, l'intensification de ses efforts sur les coûts devant plus que compenser l'impact négatif des retards de son futur long-courrier 787.

Boeing [[|ticker sym='BA'|]] a revu en hausse mercredi ses objectifs de rentabilité pour 2008, l'intensification de ses efforts sur les coûts devant plus que compenser l'impact négatif des retards de son futur long-courrier 787.

Malgré l'annonce à la mi-janvier d'un nouveau report - de trois mois - du lancement de son dernier modèle d'avion de ligne, le constructeur aéronautique américain a affiché son optimisme dans sa capacité à absorber ce contretemps.

La direction de l'avionneur a expliqué la hausse prévue de ses résultats par «des performances solides dans la défense et l'aviation commerciale, des investissements continus dans le développement de notre futur avion et des gains de productivité dans l'ensemble du groupe».

Notamment, Boeing table sur une forte demande mondiale en avions commerciaux et sur la capacité de sa division défense «à générer une forte rentabilité, même avec des revenus en faible hausse», a souligné le directeur financier James Bell, lors d'une conférence téléphonique.

Boeing entend aussi «maintenir (son) attention sans relâche sur l'amélioration de la productivité», a indiqué le PDG Jim Mcnerney.

Le groupe table ainsi sur un bénéfice par action 2008 compris entre 5,70 $ US et 5,85 $ US, contre un précédent objectif de 5,55 à 5,75 $ US, et ce, «malgré certaines difficultés» dans le programme 787.

Difficultés qui explique que, parallèlement, l'objectif de chiffre d'affaires pour l'année en cours a été revu en baisse, à 67 ou 68 G$ US, contre un précédent objectif de 67,5 à 68,5 G$ US.

L'avionneur a aussi redonné mercredi le même calendrier que celui annoncé mi-janvier pour le 787, se disant toujours «à l'aise» avec l'objectif d'un premier vol «vers la fin du deuxième trimestre» et de premières livraisons «au début de 2009». «C'est assurément faisable», a souligné le PDG.

Ce report, le deuxième annoncé sur ce programme depuis octobre dernier, est lié aux retards de livraisons de certains fournisseurs de Boeing.

En raison de ces goulots d'étranglement, Boeing prévoit désormais de livrer entre 475 et 480 avions commerciaux en 2008, contre 480 à 490 précédemment.

Ces prévisions, bénéfice par action (BPA) relevé inclus, sont en-deçà des estimations actuelles du marché, qui envisage des revenus de 69,57 G$ US et un BPA de 5,95 $ US.

«La seule préoccupation, c'est le 787», juge Kimberly DuBord, analyste du site d'information financière Briefing.com, peu impressionnée par ailleurs par des résultats 2007 au-dessus des attentes.

Au cours de l'exercice écoulé, Boeing a dégagé un bénéfice net annuel de 4,07 milliards de dollars, en hausse de 84% sur un an. Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, le bénéfice s'est établi à 5,26 $ US, contre 5,22 $ US prévus par le marché.

Le chiffre d'affaires s'est élevé à 66,38 G$ US en 2007 et à 17,47 G$ US au quatrième trimestre, contre respectivement 66,20 G$ US et 17,33 G$ US pronostiqués par les analystes.

«Boeing a réduit de 500 M$ US sa prévision de trésorerie disponible et de chiffre d'affaires, et il a mentionné que des difficultés subsistent au niveau des fournisseurs et de la production» du 787, déplore l'analyste de Briefing.

«Le groupe a réaffirmé son calendrier pour le 787, mais n'a malheureusement pas affiné les dates», poursuit cette dernière. Et «il n'y a guère plus de détails à espérer de Boeing aujourd'hui, car ce dernier préfère attendre la publication de ses résultats du 1er trimestre pour faire un nouveau point à la communauté financière» sur le 787.

Interrogée sur le 787 lors de la conférence téléphonique, la direction de Boeing a renvoyé à avril pour un point plus détaillé.