La réputation de bûcherons et de porteurs d'eau des Canadiens est surfaite car ils travaillent maintenant en grand nombre pour une gigantesque économie «souterraine».

La réputation de bûcherons et de porteurs d'eau des Canadiens est surfaite car ils travaillent maintenant en grand nombre pour une gigantesque économie «souterraine».

C'est une conclusion tirée par Statistique Canada, qui publie jeudi matin une étude sur l'évolution économique des ressources naturelles dans l'édition d'octobre de L'observateur économique canadien.

Selon cette étude, le boom sans précédent des prix pour nos matières premières est accompagné d'une migration des produits forestiers et de l'eau vers l'énergie et les mines.

L'agence fédérale se souvient que la pêche à la morue s'est effondrée avec le moratoire du début des années 1990 et que ces dernières années, l'industrie de la forêt a perdu du poids. Ainsi, les produits forestiers sont passés de 18% des exportations en 1978 à 10,8% en 1998 et à 6,5% au milieu de 2007.

Si auparavant, l'industrie du bois devançait celles des métaux, de l'énergie et des denrées agricoles pour les exportations, elle se trouve maintenant derrière ces trois secteurs. En 2000, ses ventes à l'étranger atteignaient 42,8 G$. Le taux annuel se situait à 30,9 G$ lors des six premiers mois de 2007.

Pendant ce temps, c'est le «sous-sol» canadien qui explose, en raison d'une économie mondiale connaissant sa plus forte croissance sur cinq ans depuis 1970.

L'univers énergétique connaît une grande ascension, ayant vu les prix des matières doubler de 2003 à 2005, pour plafonner en 2005 mais connaître un nouvel essor récemment. Par la même occasion, le Canada se convertit progressivement des gisements traditionnels de pétrole vers les sables bitumineux.

Et la valeur des exportations d'énergie a augmenté en conséquence, passant d'un peu plus de 60 G$ en 2003 à plus de 80 G$ en données annualisées pour 2007. Selon l'étude de Statistique Canada, ce sont les exportations les plus lucratives au pays depuis deux ans.

Du côté des métaux, les prix ont plus que triplé de 2002 à 2006. Si le nickel, le cuivre, le zinc et le minerai de fer sont fortement populaires, le diamant commence à prendre son envol avec d'autres minerais non métalliques comme la potasse et l'uranium alors que les mines d'or s'épuisent.

Statistique Canada profite de la publication de ces données pour s'attaquer à ce qu'elle qualifie de mythe, soit l'idée que les Canadiens exportent des matières premières pour importer des produits transformés.

L'agence note qu'en 2006, les Canadiens ont vendu 40 G$ d'alliages métalliques aux étrangers et exporté seulement 11 G$ de minerais destinés à la transformation. Et ce qui est méconnu, c'est que le pays importe près de 10 G$ en métaux afin d'en faire des produits finis.