Lors de son dernier budget, le gouvernement fédéral a offert deux années supplémentaires à l'abri de l'impôt, à tous ceux qui ont un REER. Un cadeau d'une valeur de 130 millions de dollars par année.

Lors de son dernier budget, le gouvernement fédéral a offert deux années supplémentaires à l'abri de l'impôt, à tous ceux qui ont un REER. Un cadeau d'une valeur de 130 millions de dollars par année.

Bon nombre de Canadiens plus âgés veulent poursuivre leur carrière, du moins à temps partiel. Le gouvernement veut les encourager à rester en poste plus longtemps, dans un contexte où la population canadienne vieillit.

C'est pourquoi Ottawa a repoussé de 69 à 71 ans l'âge de la maturité du Régime enregistré d'épargne retraite (REER).

Auparavant, le contribuable était forcé de convertir son REER en Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) au plus tard avant la fin de l'année où il atteignait 69 ans. Par la suite, il doit retirer de son FERR un montant minimal, à chaque année. Et bien sûr, ce montant s'ajoute à ses revenus imposables de l'année.

Désormais, les retraités qui ont assez d'argent pour vivre, peuvent attendre jusqu'à 71 ans avant de convertir leur REER. Mais qu'en est-il de ceux qui ont déjà procédé à la métamorphose ?

Par exemple, Robert Landry a eu 69 ans en juin 2006. Il a donc converti son REER en FERR. «À date, je n'ai effectué aucun retrait, ayant choisi le retrait unique à la fin de l'année. Puis-je retourner le contenu de mon FERR dans mon REER, pour profiter de deux années supplémentaires ?», se demande ce lecteur de La Presse Affaires.

Absolument ! «Les rentiers qui ont moins de 71 ans à la fin de 2007 pourront reconvertir leur FERR en REER», peut-on lire en annexe du budget fédéral.

En fait, les rentiers qui auront 70 ans durant l'année 2007, ne seront pas obligés de retirer de montant minimal en 2007 et en 2008. Quant à ceux qui auront 71 ans en 2007, ils auront congé de retrait seulement pour 2007.

En outre, les personnes qui fêteront leur 70e ou leur 71e anniversaire cette année pourront même faire de nouvelles contributions REER, s'ils ont des droits de cotisations inutilisés.

Par la suite, ils devront commencer les retraits. Ces retraits sont établis en fonction de la taille de l'actif et de l'âge du rentier. Par exemple, une personne âgée de 72 ans doit retirer au moins 7,4% de son FERR. À 80 ans, c'est 8,8%, à 85 ans 10,3%, à 90 ans 13,6%... et à 94 ans et plus 20% !

Mais voici un petit truc, en passant : on peut utiliser l'âge de son conjoint, s'il est plus jeune, pour déterminer le montant de son retrait qui sera alors moins élevé.

En règle générale, il vaut toujours la peine de reporter l'imposition à plus tard, estime Michel Lavoie, fiscaliste et planificateur financier. «Plus on retire vite de son FERR, plus on paie d'impôt», dit-il.

Mais il y a des exceptions. Par exemple, M. Lavoie a déjà suggéré à une dame qui avait de faibles revenus, de vider d'un seul coup les 11 000 $ que contenait son REER. Cela lui permettait de recevoir le supplément de revenu garanti de la Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV), pour les années subséquentes.

Le supplément fournit une prestation additionnelle de plus de 7000 $ à une personne seule. Mais pour chaque dollar de revenu autre que la PSV, le supplément diminue de 50 cents.

Les aînés qui ont des revenus supérieurs à 63 000 $ se font aussi retrancher une partie de leur PSV. Pour chaque dollar qu'ils retirent de leur FERR, ils perdre 15 cents de pension. Frustrant !

Mais ils peuvent se consoler. Une autre modification fiscale récente leur permettra peut-être de conserver leur PSV.

Désormais, les couples ont droit de fractionner leurs revenus de retraite entre les deux conjoints. Cela allégera considérablement la facture d'impôt des couples qui ont des revenus très différents (l'un gagne 100 000 $ et l'autre zéro), puisque celui qui gagne moins paie moins d'impôt.

Mais par-dessus le marché, en coupant son revenu de moitié, le conjoint le plus fortuné aura désormais droit à la PSV.