Un seul secteur boursier a affiché une performance négative au Canada l'an dernier: celui de la santé.

Un seul secteur boursier a affiché une performance négative au Canada l'an dernier: celui de la santé.

Mais ce n'est pas nouveau. Ce groupe a déçu les boursicoteurs pour la quatrième année consécutive.

Est-ce que 2007 sera enfin une année positive pour les biotechs et les biopharmas?

Le gestionnaire Patrick Potvin, de Fiera YMG Capital, ne s'attend à rien de phénoménal.

«Le secteur de la santé est petit au pays (moins de 1% du TSX) et les compagnies américaines sont souvent plus attrayantes, explique-t-il. Sans compter que les investisseurs sont encore attirés par les ressources naturelles.»

Dans ce contexte, M. Potvin suggère d'être très sélectif dans les choix d'actions et d'utiliser une approche de portefeuille plus globale.

«Plutôt que d'investir dans un seul titre, et risquer de tout perdre, il vaut mieux miser sur de trois à cinq compagnies, souligne le vice-président. De cette façon, on améliore nos chances de trouver celle qui réussira à obtenir de bons résultats.»

Par exemple, Theratechnologies a bondi de plus de 564 % l'an dernier après avoir présenté des résultats prometteurs pour son traitement de la lipodystrophie (graisse viscérale) associée au VIH.

Pendant ce temps, plusieurs sociétés connaissaient des ratés. Pensons à Axcan Pharma qui a annoncé des résultats décevants pour son produit (Itax), devant soulager les désordres gastriques.

Pour sa part, Serge Depatie, de Natcan, pense que le secteur de la santé retournera en terrain positif cette année puisque des grands titres retrouveront leur allant.

Le gestionnaire s'attend à une bonne année pour Biovail, qui pèse pour 29 % du sous-indice de la santé.

«Elle possède un impressionnant pipeline de produits et elle s'est engagée dans un programme de réduction de dépenses, notamment aux États-Unis», constate M. Depatie.

Il ajoute qu'elle verse un dividende annuel de 1,50 $ l'action, tout en précisant que l'arrivée d'une version générique de son antidépresseur développée par un concurrent créé de l'incertitude. «Tout délais dans ce lancement sera toutefois positif», souligne-t-il.

Le spécialiste s'intéresse aussi à la firme MDS qui vient de connaître une importante restructuration. Elle a relancé sa division d'essais cliniques et vendu, pour 1,3 milliard, sa division liée aux diagnostiques.

Serge Depatie espère aussi une amélioration du marché des endoprothèses vasculaires, qui sont des armatures à l'intérieur des artères, conçues par Angiotech.

«C'est une entreprise rentable qui a un bon potentiel de développement», estime M. Depatie.

Patrick Potvin est d'accord. «En plus, elle s'échange à un faible prix et elle devrait présenter de nouveaux produits d'ici la fin de l'année.»

Le vice-président de Fiera YMG Capital garde aussi un oeil sur Neurochem.

«Ce sera une grosse année pour elle», dit-il.

En effet, c'est en 2007 qu'elle présentera ses résultats de phase III pour son produit traitant l'Alzheimer et qu'elle recevra une réponse des autorités réglementaires américaines (FDA) au sujet de son produit destiné au traitement de l'amylose amyloïde, une maladie qui s'attaque aux reins.

«Dans le cas de Neurochem, les investisseurs feront face à une décision binaire: ça marche ou ça plante, prévient le gestionnaire. Si les résultats sont bons, le titre va grimper mais s'ils sont négatifs, ça va tomber de haut. C'est vraiment de la spéculation.»

Par ailleurs, M. Potvin pense qu'il faut s'intéresser au titre de Cardiome.

Elle attend des nouvelles de la FDA au sujet de la version intraveineuse d'un produit traitant les problèmes de rythme cardiaque. En cours d'année, elle devrait également donner plus d'information concernant la version orale de ce médicament expérimental.

Cela dit, Cardiome pourrait être une cible intéressante si le mouvement de consolidation prenait de la vigueur dans le secteur canadien de la santé.

Il y a un peu plus d'un an, la division pharmaceutique de GlaxoSmithKline a acquis ID Biomedical alors que Millenium Pharmaceuticals a acheté Anormed l'an dernier.

«Les grandes pharmaceutiques sont en mode acquisition car elles sont friandes de nouveaux produits», rappelle Serge Depatie.

SECTEUR DE LA SANTÉSERGE DEPATIE

Gestionnaire pour Natcan

PLUS : les grandes pharmaceutiques, friandes de nouveaux produits, sont en mode acquisition

MOINS : le marché ne reconnaît pas toujours la valeur des entreprises

TITRES À SURVEILLER

Biovail (BVF), MDS (MDS) et Angiotech (ANP)

PATRICK POTVIN

Vice-président et gestionnaire pour Fiera YMG Capital

PLUS : les évaluations sont raisonnables dans la plupart des cas

MOINS : la santé est un secteur risqué où il faut être sélectif

TITRES À SURVEILLER

Angiotech (ANP), Neurochem (NRM) et Cardiome (COM)