Une douzaine de rouleaux de papier pour terminal de paiement par carte bancaire: 400$.

Une douzaine de rouleaux de papier pour terminal de paiement par carte bancaire: 400$.

Les commerces aussi se font eux prendre au télémarketing frauduleux. Le fleuriste du coin, la clinique médicale, le petit manufacturier

«Ils se font vendre toutes sortes de produits ou services inexistants ou qui ne valent pas le prix qu'on demande», constate le sergent Yves Leblanc, de la GRC.

La trousse de premiers soins est un cas classique: les escrocs se font passer pour des employés d'une agence fédérale et ils informent l'entreprise que la loi les oblige à détenir une trousse de premiers soins qu'ils peuvent justement leur fournir pour la modique somme de 400$.

Elle n'en vaut qu'une cinquantaine.

Ou encore on livre un article de bureau d'usage courant, qu'on facture ensuite à fort prix.

«Il suffit souvent d'appeler la réceptionniste et de se faire passer pour le fournisseur habituel et de lui demander quelle est la marque de papier qu'ils utilisent dans la machine Interac, explique Yves Leblanc. La semaine suivante, ils reçoivent une douzaine de rouleaux pour 400$.»

La facture arrive peu après.

Si l'entreprise se plaint, on brandit les menaces. «Si vous ne payez pas, on va aviser le bureau de crédit et vous allez avoir une mauvaise cote, ou nous allons faire intervenir nos avocats, relate le sergent Leblanc. C'est de l'intimidation et c'est carrément de la fraude.»

Les boiler rooms, chaufferies et autres centres d'appels illégaux pullulent à Montréal.

«Il y en a peut-être de 75 à 80 en activité en ce moment, au centre-ville, rue Sainte-Catherine, près du boulevard Décarie, affirme Yves Leblanc. Ils ne tirent peut-être que 400 ou 500$ par commerce, mais leur liste de clients, c'est l'internet!»