Dans un univers ultra-concurrentiel, comment les entreprises peuvent-elles arriver à croître? Chaque semaine, un chef d'entreprise nous présente ses stratégies, ses idées et ses conseils.

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D'ici la fin de l'année, Transat A.T. [[|ticker sym='T.TRZ.A'|]] veut s'associer à une chaîne hôtelière présente au Mexique et en République dominicaine.

«Ce serait la plus importante transaction de notre histoire!», a lancé son président, Jean-Marc Eustache, lors d'un entretien.

Pour y arriver, le voyagiste intégré négocie avec deux groupes spécialisés dans la gestion d'hôtels.

«Mais rien n'est encore signé», précise le grand patron.

Son objectif est de prendre une participation minoritaire, d'environ 35 à 40%, dans la «filiale des Caraïbes» du nouveau partenaire.

La transaction, évaluée entre 50 et 60 M$, serait payée au comptant.

L'an dernier, Transat avait réalisé sa plus grande acquisition en déboursant 42,8 M$ pour le voyagiste britannique The Airline Seat Company, propriétaire de la marque Canadian Affair.

Cette idée d'aller vers la gestion d'hôtels n'est pas nouvelle pour la société montréalaise.

Les acquisitions ou les partenariats dans le domaine hôtelier, dans ses «principaux marchés du Sud», figurent dans son plan d'action 2006-2008.

Cela permettrait «d'assurer une partie de notre approvisionnement en chambres et de profiter du rendement économique de cette dimension de notre industrie», peut-on lire dans le dernier rapport annuel.

«Plutôt que de tout donner à l'hôtelier, on aurait notre part, signale le président. Si on détient 35% d'une chaîne, on pourra rapatrier 35% de l'argent à nos actionnaires».

Transat joue toutefois de prudence. «On veut être minoritaire parce que c'est un nouveau créneau pour nous, explique Jean-Marc Eustache. Nous n'avons jamais géré de grand hôtel et nous aurons besoin de l'expertise en gestion de notre partenaire.»

En s'associant avec un groupe immobilier ayant fait ses preuves, le voyagiste s'assure ainsi de la qualité des services offerts aux clients.

Pas question, toutefois, d'utiliser ces hôtels uniquement pour la clientèle de Transat.

«On va s'assurer d'un minimum de chambres mais on ne veut pas en utiliser plus de 15% du total, dit-il. Il faut laisser de la place aux voyageurs étrangers afin de diversifier la clientèle.»

De cette façon, si un groupe de vacanciers est moins présent en raison d'un changement de mode ou de difficultés économiques dans sa région, il sera compensé par un autre.

«Mon but est d'augmenter la rentabilité de Transat, précise son président, Jean-Marc Eustache. Et cette diversification est un moyen de le faire.»