La Caisse de dépôt et placement du Québec a versé 39,7 M$ en primes de rendement à ses employés en 2006, un montant record.

La Caisse de dépôt et placement du Québec a versé 39,7 M$ en primes de rendement à ses employés en 2006, un montant record.

Il s'agit d'une augmentation de près de 55 % par rapport aux 25,7 M$ que la Caisse avait versés en primes en 2005.

C'est ce que révèle un relevé obtenu par la Presse Canadienne en vertu de la la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics.

Dans le document, l'institution souligne que contrairement à la réalité du secteur public en général, les rétributions au mérite constituent la pierre angulaire de la rémunération dans le domaine du placement.

En fait, les primes ont représenté en 2006 pas moins de 34,1 % de la masse salariale totale de la Caisse.

Les primes ont gonflé non seulement en raison des bons rendements de la Caisse en 2006, mais aussi de l'entrée en vigueur du Programme de rémunération à long terme (PRLT), qui se fonde sur les résultats des trois années précédentes.

Comme le programme a été instauré en 2003, c'est en 2006 que les premiers versements ont été faits. Cinq des 39,7 M$ versés en primes en 2006 ont découlé de ce programme. Le reste est basé sur la performance de la Caisse pour la seule année 2006.

«La différence s'explique aussi (du fait) qu'en 2006, les rendements de la Caisse ont été mieux partagés entre les différentes classes d'actifs», explique un porte-parole de la Caisse, Gilles des Roberts, dans un entretien téléphonique.

«L'an dernier (2005), c'était très concentré dans les placements privés et l'immobilier alors que cette année, c'est dans tous les secteurs. Donc plus de gens ont profité (des primes) plus largement.»

Le président et chef de la direction de l'institution, Henri-Paul Rousseau, a touché des émoluments totaux de 1,9 million $ en 2006, le triple de ce qu'il avait reçu en 2005. De cette somme, un montant de 473 800 $ représentait son salaire de base, 142 140 $ son boni annuel, 485 540 $ sa part du PRLT et 728 310 $ une «distribution additionnelle» au titre du PRLT.

Claude Lamoureux, président et chef de la direction du Régime de retraite des enseignants de l'Ontario (Teachers), le grand rival de la Caisse, a touché une rémunération totale de 6,4 M$ en 2006.

Les vice-présidents de la Caisse, dont plusieurs gagnent plus d'un million de dollars par année, ont touché des primes au titre du PRLT variant entre 40 500 et 538 620 $.

Si les choses continuent d'aller bien pour la Caisse, les employés recevront des primes au titre du PRLT en 2007 (et au cours des prochaines années), en fonction des rendements enregistrés lors des trois années précédentes.

Pour tout le monde

Fait intéressant, ce ne sont pas uniquement les opérateurs financiers qui ont touché des primes, mais la quasi-totalité des 880 employés de la Caisse, y compris le personnel administratif et de soutien.

«Tout le monde contribue au succès de la Caisse», explique M. des Roberts.

Les primes peuvent être attribuées à trois niveaux: pour la performance personnelle, de groupe et de la Caisse dans son ensemble. En 2006, une bonne partie des employés ont eu droit aux trois échelons.

Il reste que pour le personnel d'investissement, «la règle est simple: ceux qui sous-performent par rapport à leur indice de marché de référence n'obtiennent pas de bonification», précise le porte-parole de la Caisse, avant d'ajouter qu'il existe des exceptions.

En 2006, la Caisse a enregistré un rendement de 14,6 %. Pour la première fois en une dizaine d'années, elle a battu Teachers, dont le rendement a été de 13,2 %. Le Régime de retraite des employés municipaux de l'Ontario (OMERS) a toutefois fait mieux avec 16,4 %.

L'institution rappelle qu'au cours des trois dernières années, son rendement moyen s'est situé «dans le premier 5 % des grandes caisses de retraite canadiennes».

Les primes de 39,7 M$ ont représenté un peu moins de 2 % de la valeur ajoutée de 2 G$ produite par la Caisse en 2006, mentionne-t-on.

«La Caisse vise une rémunération compétitive par rapport à son marché de recrutement, dans le but d'attirer et de retenir les meilleurs talents dans le domaine du placement au Québec et au Canada, afin de remplir adéquatement sa mission au service de ses déposants», indique l'institution dans son relevé.

Au 31 décembre 2006, l'actif net de la Caisse était de 143,5 G$.