L'ancien baron de la presse Conrad Black et d'autres dirigeants n'ont pas déclaré des dizaines de millions de dollars en revenus encaissés par l'empire médiatique Hollinger International, a affirmé mercredi un agent du Internal Revenue Service (IRS) des États-Unis.

L'ancien baron de la presse Conrad Black et d'autres dirigeants n'ont pas déclaré des dizaines de millions de dollars en revenus encaissés par l'empire médiatique Hollinger International, a affirmé mercredi un agent du Internal Revenue Service (IRS) des États-Unis.

Lors de son témoignage, Shari Schindler a expliqué aux jurés qu'à l'époque où Black était président du conseil d'administration, Hollinger International a minimisé ses revenus de 1999 de 13,2 M$ et ceux de 2000 de 10,85 M$ US.

Les sommes non déclarées représentaient des paiements effectués par les acheteurs de centaines de journaux locaux de la société mère Hollinger au Canada et aux Etats-Unis.

La poursuite affirme qu'une bonne partie de ces paiements a été illégalement transféré des coffres de Hollinger International vers ceux de Hollinger inc., une entreprise torontoise plus petite que Black contrôlait directement.

La défense prétend de son côté que ces paiements n'étaient pas illégaux.

M. Schindler, qui se spécialise dans l'analyse des déclarations de revenus, a témoigné alors que la poursuite s'apprête à clore sa présentation après plus de 10 semaines de procès.

La juge Amy St.Eve a déclaré que le gouvernement semble en être à son dernier témoin et elle a demandé aux jurés de prendre un long déjeuner pendant que les avocats se préparaient pour la prochaine phase du procès ü la défense.

Black et trois autres hommes - Jack Boultbee, Mark Kipnis et Peter Atkinson - sont accusés d'avoir détourné des dizaines de millions de dollars que les acheteurs des journaux locaux avaient versé à Hollinger pour garantir que l'entreprise ne reviendrait pas leur faire concurrence.

De tels paiements de non-concurrence sont pratique courante dans l'industrie, mais la poursuite affirme qu'ils auraient dû être remis aux actionnaires de Hollinger International.

La poursuite prétend aussi que cet argent aurait dû apparaître sur les déclarations de revenus de Hollinger International, puisqu'il lui appartenait.

La défense affirme de son côté que le transfert des fonds de Hollinger International vers Hollinger inc. n'était pas illégal, puisque Hollinger détenait une participation majoritaire dans Hollinger International.

«Si les fonds n'ont pas été illégalement transférés de Hollinger International, ils n'auraient pas dû se trouver sur les déclarations de revenus, c'est bien ça?» a demandé Ed Genson, un des avocats de Black.

«C'est correct», a admis M. Schindler.

Pour sa part, l'avocat de Boultbee, Gus Newman, a souligné que la firme comptable KPMG avait endossé les déclarations d'impôts de l'entreprise après avoir pris connaissance des documents sur lesquels elles s'appuyaient et avait certifié que tout l'argent «semblait être correctement comptabilisé», une phrase qu'il a demandé à M. Schindler de lire à voix haute pour le jury.