Jadis le plus important employeur de la région de Thetford Mines avec plusieurs mines d'amiante en activité et des centaines de travailleurs à son emploi, la Société Asbestos (T.AB) n'est plus beaucoup plus aujourd'hui qu'un nom et un symbole boursier.

Jadis le plus important employeur de la région de Thetford Mines avec plusieurs mines d'amiante en activité et des centaines de travailleurs à son emploi, la Société Asbestos [[|ticker sym='T.AB'|]] n'est plus beaucoup plus aujourd'hui qu'un nom et un symbole boursier.

«Il y a six employés à Thetford Mines qui s'occupent de l'administration courante, des litiges liés à l'amiante et des activités de compagnie publique», explique le président et de sa société-mère Mazarin, M. John LeBoutillier.

Après avoir été nationalisée par le gouvernement du Québec au début des années 80, puis vendue à Mazarin, la SAL a vu au fil des années toutes ses anciennes mines être fermées par la société en commandite LAB Chrysotile, dont elle fait partie depuis 1986 et qui gère toutes les activités liées à l'amiante dans la région de Thetford Mines.

«Outre la quote-part des revenus de LAB Chrysotile, nos seuls revenus proviennent du rachat de polices d'assurances que certaines compagnies qui étaient en difficultés financières ont décidé de liquider», poursuit M. LeBoutillier, un ancien président d'IOC et de Sidbec-Dosco qui siège également au conseil d'administration de plusieurs compagnies.

Spéculation

Malgré cette situation, le titre de la SAL, qui se négocie actuellement à 5.35 $ à la Bourse de Toronto, a fait certains bonds prodigieux au cours des derniers mois, frôlant même les 12 $ en avril et mai 2006 avant de retomber au seuil de 5 $.

«Cette situation est attribuable à la spéculation sur ce que les actionnaires minoritaires de la compagnie pourraient obtenir devant les tribunaux», poursuit M. Leboutillier en faisant référence au litige qui oppose le Comité pour un traitement égal des actionnaires minoritaires de la SAL au gouvernement du Québec.

Les quelque 1300 actionnaires minoritaires, majoritairement des Ontariens, tentent depuis plus de 20 ans d'obtenir qu'un tribunal force le gouvernement québécois à racheter leurs actions au même prix qui avait été versé à l'actionnaire majoritaire, la société américaine General Dynamics, lors de la nationalisation de l'amiante au début des années 80.

Déjà déboutés par plusieurs tribunaux, M. LeBoutillier, croit que les chances des actionnaires minoritaires d'obtenir quoi que ce soit demeurent de l'ordre de la spéculation.

«Évidemment, quand l'action a dépassé 10 $, la Bourse de Toronto m'a contacté mais je n'avais aucune déclaration particulière à faire sauf la spéculation qui a cours dans ce dossier», explique le président.

Dans les circonstances, aurait-on pu retirer la compagnie de la Bourse? «Oui, on aurait pu, mais ça n'aurait pas aidé beaucoup les actionnaires! C'est difficile d'établir la valeur d'une compagnie quand elle n'est pas dans le marché public. Par contre, puisque nous n'avons plus une très grande activité économique, peut-être qu'un jour nous nous retrouverons à la Bourse de croissance de Toronto comme notre société-mère Mazarin», conclut M. LeBoutillier.