Le défilé des grandes banques canadiennes vient de se mettre en branle avec la publication, jeudi, des bons résultats de la Banque TD pour le premier trimestre.

Le défilé des grandes banques canadiennes vient de se mettre en branle avec la publication, jeudi, des bons résultats de la Banque TD pour le premier trimestre.

Après plusieurs années de performances exceptionnelles, est-ce encore le temps d'acheter des titres bancaires ?

François Landry, du Fonds des professionnels, pense que oui. Mais il faut être sélectif.

«Il y a une aberration dans le marché et cela créé des occasions d'achat du côté de la Royale, de la TD et de la Scotia», dit le chef de la gestion de portefeuilles spécialisée dans les placements pour les médecins spécialistes, les chirurgiens dentistes, les pharmaciens propriétaires, les notaires et les architectes.

Il remarque que toutes les actions des grandes banques canadiennes s'échangent présentement à un ratio cours/bénéfice relativement semblable, à un peu plus de 13 fois les profits de cette année.

«C'est comme si on les considérait toutes sur le même pied, dit-il. Ce n'est pas vrai car elles ont des forces, des faiblesses, des stratégies et des risques différents.»

À son avis, la Royale est la banque la plus attrayante.

Cette institution, ajoute-t-il, possède un solide réseau de succursales et une excellente division de courtage. Sans compter qu'elle est très présente dans le marché des fonds communs et que sa situation s'est stabilisée aux États-Unis.

Avec un rendement de l'avoir des actionnaires de 24% au cours du dernier exercice, la Royale affiche une rentabilité supérieure à ses pairs.

«C'est la meilleure du groupe et elle n'est pas plus chère que les autres, constate M. Landry. Voilà pourquoi c'est ma préférée.»

D'ici 12 mois, il prévoit un rendement total de 15% du titre, en incluant le dividende (2,9%).

Par ailleurs, il considère que la TD mérite aussi qu'on s'y arrête.

En plus de son important réseau de succursales au pays, il estime que son courtier TD Waterhouse et sa banque américaine TD Banknorth offrent un axe de croissance intéressant à long terme.

Son titre devrait aussi produire un rendement annuel total de 15%, en incluant le dividende (2,7%).

Le gestionnaire pense que le titre de la Scotia a aussi sa place dans un portefeuille.

Il souligne que l'institution est bien gérée et que ses surplus de capital lui permettent de faire des acquisitions.

Elle est d'ailleurs de plus en plus présente au Mexique et en Amérique du Sud, ce qui en fait la banque canadienne la plus internationale.

Le gestionnaire évalue que le rendement total de son titre sera de 10% d'ici un an, en incluant les dividendes (2,7%).

François Landry pense que l'environnement restera favorable pour les banques au cours de la prochaine année.

«On ne prévoit pas de hausses importantes des taux d'intérêt ni de détérioration du cycle du crédit», signale-t-il.

Cela dit, il s'attend quand même à un ralentissement dans la croissance des profits. Les bénéfices devraient progresser d'environ 9% cette année par rapport à 13% l'an dernier.

Le gestionnaire rappelle que la baisse de la cadence de l'économie et de l'immobilier se traduira dans la demande de prêts.

De plus, il prévoit une hausse des provisions pour les prêts non performants. «Ce ne sera pas en raison d'une détérioration du crédit mais tout simplement parce qu'il y aura beaucoup moins de recouvrements», précise-t-il. Pour le premier trimestre, il souligne que la TD a présenté des profits de 1,38$ par action alors que les attentes étaient de 1,28$.

«Les autres institutions devraient aussi bien faire», avance-t-il.

Le marché s'attend à une croissance moyenne des profits des banques de 12%, année sur année, pour les mois de novembre à janvier.

Par ordre décroissant, voici les estimations: Canadian Western (23%), CIBC (17,2%), Royale (12,5%), TD (11,3%), Scotia (10,6%), Montréal (8,4%) et Nationale (5,6%).