Il ne faut pas s'attendre à une grande cuvée 2007 pour le secteur des télécoms, mais leurs actions resteront quand même attrayantes pour les investisseurs à la recherche de titres défensifs.

Il ne faut pas s'attendre à une grande cuvée 2007 pour le secteur des télécoms, mais leurs actions resteront quand même attrayantes pour les investisseurs à la recherche de titres défensifs.

«Pendant l'année, on assistera à une course aux nouveaux services et aux nouvelles offres», estime Kona Shio, négociateur pour Fimat.

Mais cette effervescence ne se traduira pas, selon lui, en une croissance significative des ventes et des profits à court terme puisqu'il faut des années pour rentabiliser les nouvelles technologies.

«On doit considérer les actions des grandes compagnies de téléphone comme des titres de revenus et non des titres de croissance.»

Pas étonnant, ajoute le spécialiste, que Telus et BCE aient eu l'intention de se transformer en fiducies de revenus l'an dernier. Leurs tentatives ont toutefois avorté quand le gouvernement a changé les règles fiscales des fiducies.

Le gestionnaire Marc L'Écuyer, de Cote 100, s'attend à de la volatilité pour le secteur des télécoms.

«La compétition est très vive et cela pèse sur la rentabilité des entreprises», remarque le gestionnaire.

Selon lui, la tendance vers une plus grande déréglementation se poursuivra au cours des prochaines années.

«Peut-être que le gouvernement laissera entrer un nouveau joueur dans le secteur en 2008», avance-t-il.

Jusqu'à présent, l'ouverture à la concurrence a permis aux câblodistributeurs d'entrer dans le marché local grâce à la téléphonie Internet (IP).

Cela dit, malgré les risques liés à une plus grande déréglementation, M. L'Écuyer pense que l'année sera positive pour les grandes compagnies canadiennes de téléphone.

«Ce sont des entreprises stables et solides, rappelle-t-il. En plus, elles versent des dividendes intéressants et elles produisent des flux de trésorerie.»

Ces caractéristiques auront pour effet d'attirer les investisseurs qui veulent s'assurer une entrée constante de revenus dans leurs portefeuilles. «Avec l'incertitude qui entoure les fiducies de revenus les gens vont chercher d'autres alternatives», explique le gestionnaire.

Au cours des prochains trimestres, Marc L'Écuyer pense que les grandes télécoms continueront à souffrir de l'érosion de leurs revenus dans la téléphonie locale.

Par contre, ajoute-t-il, la croissance se poursuivra du côté de la téléphonie sans fil.

«C'est ce qui a aidé les grandes firmes comme Telus, Rogers Communications et BCE», constate le spécialiste.

Telus est d'ailleurs son titre favori pour le secteur cette année.

«Elle tire une bonne partie de ses profits du sans-fil, remarque-t-il. Sa proportion dans ce secteur d'activité est plus grande que celle de BCE.»

De plus, la compagnie est bien située au niveau géographique. Ses marchés se trouvent en Alberta et en Colombie-Britannique, deux provinces qui connaissent une forte croissance économique.

Dans cette région, elle fait face au câblodistributeur Shaw Industries. «C'est un concurrent beaucoup moins agressif côté prix que Vidéotron et Rogers au Québec et en Ontario», dit M. L'Écuyer.

Son rendement annuel de dividendes est de 2,8 %. «Les versement vont augmenter dans les prochaines années car la compagnie profite de pertes fiscales pour encore deux ans, dit-il. Elle pourra augmenter ses dividendes et acheter ses actions.»

Pour le moment, Marc L'Écuyer considère que le cours de Telus, autour de 55 $, est bien évalué. Il suggère de l'acheter sur repli.

De son côté, Kona Shio ne voit pas non plus de grandes aubaines pour les titres de télécoms.

Il préfère privilégier le titre du câblodistributeur ontarien Rogers Communications.

«Elle est active dans les secteurs du sans-fil et du câble et ses perspectives de croissance sont intéressantes», souligne le spécialiste.

Il anticipe également une amélioration de sa rentabilité. Les marges de son bénéfice d'exploitation (BAIIA) devraient passer de 31 % à 33 % d'ici l'an prochain.