Le marché interbancaire était toujours grippé lundi, le Libor restant très élevé tandis qu'une nouvelle tension de l'Euribor l'amenait à un niveau historique, en dépit de l'adoption du plan Paulson et de garanties apportées par plusieurs États européens sur la solvabilité des banques.

Le marché interbancaire était toujours grippé lundi, le Libor restant très élevé tandis qu'une nouvelle tension de l'Euribor l'amenait à un niveau historique, en dépit de l'adoption du plan Paulson et de garanties apportées par plusieurs États européens sur la solvabilité des banques.

Témoignant de la réticence des établissements financiers à se prêter de l'argent entre eux, le taux interbancaire à trois mois offert à Londres et exprimé en dollars (Libor) restait à un niveau exceptionnellement élevé, malgré une légère baisse à 4,2887% contre 4,3337% vendredi.

Le Libor au jour le jour en revanche se tendait à 2,38% contre 1,99% vendredi.

L'Euribor à trois mois, l'un des principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, montait quant à lui à 5,345% contre 5,339% vendredi, atteignant de nouveau un niveau historique pour le septième jour consécutif, selon la Fédération bancaire européenne citée par des sources de marché.

Le plan Paulson de sauvetage bancaire adopté par le Congrès américain «fait peu pour soulager la contraction du marché du crédit», car il «ne s'attaque pas directement aux problèmes de fond des marchés financiers, mais simplement aux conséquences de la crise», relèvent les analystes de BNP Paribas.

Selon eux, les «spreads» de crédit (écarts entre taux interbancaires et rendements des obligations souveraines) «devraient rester élevés tant que les gouvernements échoueront à fournir des garanties explicites sur la solvabilité des banques, ce qui est le problème au coeur de la crise».

En Europe, faute d'un accord sur un fonds commun de soutien au secteur bancaire, plusieurs gouvernements ont préféré annoncer en ordre dispersé des garanties «illimitées» pour les dépôts des particuliers.

Ces annonces ne constituent pas «le moyen de ramener la confiance sur les marchés financiers», montrant au contraire «qu'un nouveau palier a été franchi dans la crise», expliquent les analystes de Natixis.

Enfin, si une baisse des taux directeurs de la Fed (Réserve fédérale américaine) est attendue «avant la fin du mois» par les marchés, «une telle détente aurait un impact marginal sur le marché monétaire et le coût de financement des banques», estime la maison de courtage Aurel.

Favorisé par la défiance persistante sur l'interbancaire, qui restreint le crédit, le marché obligataire, jugé plus sûr par les investisseurs, monte encore : lundi en fin de matinée, le taux de rendement des bons du Trésor américain à trois mois baissait nettement à 0,4% contre 0,69% vendredi.