Le fromager Saputo (T.SAP) a faim. Et il a les moyens de se mettre à table.

Le fromager Saputo [[|ticker sym='T.SAP'|]] a faim. Et il a les moyens de se mettre à table.

«Nous avons la flexibilité financière pour faire des petites ou des grandes acquisitions», lance son président Lino Saputo fils, en entrevue à ses bureaux montréalais.

Avec des ventes de 5 milliards de dollars et une dette totale de 500 millions, le transformateur laitier dispose d'un solide bilan. «Notre endettement est très minime par rapport à notre taille, précise le dirigeant. On pourrait ajouter 2 milliards de dettes, pour faire une grande acquisition stratégique, et on serait encore à l'aise.»

Pour l'instant, l'entreprise n'est pas sur le point d'avaler une grosse prise.

Tout est possible

Mais rien n'est impossible. «Nous l'avons déjà fait dans le passé, dit-il. Et on le fera à nouveau si on pense que ça nous met dans une meilleure position.»

Il rappelle qu'en octobre 1997, Saputo a fait l'achat de Stella Foods, qui avait presque deux fois sa taille.

À l'époque, la société américaine affichait des ventes de 800 millions de dollars américains.

«Nous sommes le 15e transformateur laitier au monde et on est parmi les plus rentables, remarque M. Saputo. Il y en a 14 devant nous.»

Est-ce qu'il y aura de grandes entreprises à vendre?

«Ça pourrait arriver, dit-il. Le potentiel est là.»

Cela dit, Saputo a «beaucoup d'appétit» pour toute sorte d'acquisitions.

«On est toujours à la recherche d'occasions, grandes ou petites», dit le grand patron.

Pour ce faire, il a toujours «trois ou quatre» dossiers à l'étude.

Le marché américain l'intéresse particulièrement. Aux États-Unis, Saputo est le troisième plus grand fabricant de fromage.

«C'est un marché très fragmenté, constate le président. Même avec notre taille, on représente moins de 10% de la totalité des fromages fabriqués et vendus. Il y a un grand potentiel de croissance dans toutes les catégories.»

Avant de se tourner vers le lait embouteillé américain, Saputo veut continuer à grandir dans les fromages de commodités (mozzarella, provolone, etc.) et de spécialités (parmesan, romano, ricotta, suisse, bleu, etc.)

Au Canada, l'entreprise montréalaise est l'acteur le plus important. Elle détient près de 35% des parts de marché canadien dans les fromages et plus de 20% dans le lait embouteillé. Au pays, des achats sont aussi possibles, souligne Lino Saputo Jr. Du côté de l'Amérique latine, la société pourrait toutefois miser davantage sur la croissance interne.

«La façon la plus simple et la plus sûre de poursuivre notre expansion dans cette région est de faire des investissements en immobilisation dans nos installations en Argentine», explique le président. Au cours des trois dernières années, Saputo a presque doublé ses capacités de transformation dans ce pays en implantant de nouvelles technologies et en ajoutant des équipements.

«S'il y a des achats en Argentine ce devra être stratégique, souligne le dirigeant. Ça n'exclut pas d'autres pays d'Amérique latine, comme le Brésil ou l'Uruguay.»