Le gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney a salué jeudi le plan de sauvetage des banques du secrétaire au Trésor américain Henry Paulson, déclarant qu'il est «audacieux» et arrive «à point nommé».

Le gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney a salué jeudi le plan de sauvetage des banques du secrétaire au Trésor américain Henry Paulson, déclarant qu'il est «audacieux» et arrive «à point nommé».

«Le plan annoncé par le secrétaire au Trésor Paulson et qui fait actuellement l'objet de discussions au Congrès est audacieux et arrive à point nommé», a déclaré M. Carney, lors d'une allocution à Montréal.

«L'ampleur et l'importance du soutien octroyé grâce à cette mesure aideront les entreprises à réajuster la taille de leur bilan, à réinjecter des liquidités dans les marchés inactifs et à établir les prix de marché des actifs dont la valeur est douteuse», a-t-il précisé.

M. Carney a par ailleurs estimé que le système financier canadien n'était «pas à l'abri» des contrecoups de le crise mondiale, bien que les banques canadiennes soient «en meilleur état de santé que leurs homologues étrangères».

Selon le gouverneur de la Banque du Canada, la réorganisation actuelle du système financier sera «historique». «Il ne devrait falloir aux États-Unis que quelques années en tout et pour tout pour mener à bien une restructuration que certains pays ont mis une décennie à réaliser», a-t-il estimé.

M. Paulson a demandé aux législateurs de lui donner rapidement l'autorisation de dépenser jusqu'à 700 milliards de dollars de fonds publics sur deux ans pour que l'État rachète les actifs à risque accumulés par les banques pendant la dernière «bulle» immobilière.

Le président Bush n'a pas hésité à parler d'«économie en danger» et de «période sans précédent pour l'économie américaine» pour convaincre le Congrès de s'entendre au plus vite sur le plan de sauvetage.

Après 14 mois de turbulence mondiale née de la crise des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis, les marchés financiers mondiaux sont aujourd'hui à un «point critique», a jugé M. Carney, qui a remplacé en début d'année David Dodge.

Le gouverneur de la Banque du Canada a par ailleurs affirmé que les «événements qui se produisent actuellement à l'étranger ont des répercussions importantes sur les perspectives d'inflation au Canada».

Le premier ministre Stephen Harper a estimé pour sa part que les marchés financiers pourraient connaître d'autres problèmes et que les conséquences de la crise actuelle pourraient durer encore un an.

«Je m'attends à ce que cela dure encore un certain temps, probablement encore un an», a-t-il déclaré lors d'une étape de sa campagne, en référence au ralentissement économique aux États-Unis et dans le monde.

Il a souligné que les paramètres fondamentaux de l'économie canadienne étaient bons et que le pays devrait bien se tirer de la crise actuelle, à condition de ne rien faire de «stupide», a-t-il ajouté s'en prenant implicitement aux promesses de l'opposition avant les élections législatives canadiennes du 14 octobre.