Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre, nouveau contrat de référence, a fini à 106,61 dollars, en baisse de 2,76 dollars par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre, nouveau contrat de référence, a fini à 106,61 dollars, en baisse de 2,76 dollars par rapport à la clôture de lundi.

À Londres, le baril de Brent à échéance identique a perdu 2,96 dollars à 103,08 dollars.

Les prix ont reculé, «repartant à la baisse après leur montée météorique de la veille, alors que les craintes suscitées par le plan de sauvetage américain et la reprise des dettes empoisonnées allaient grandissant», a commenté Michael Davies, analyste de la maison de courtage Sucden.

Les cours du pétrole avaient été gagnés par l'euphorie à la fin de la semaine dernière, comme les Bourses mondiales, après l'annonce du plus gros renflouage public depuis des décennies par les autorités fédérales américaines.

Mais l'euphorie a fait long feu: en attendant le vote de ce programme et les détails de sa mise en oeuvre, le marché pétrolier recommence à s'inquiéter de l'état de l'économie mondiale et, par là, des perspectives de demande.

Dans l'ensemble, «les dernières annonces sur l'offre restent favorables à des hausses de prix», estiment néanmoins les analystes de Barclays Capital, citant le déclin confirmé de la production mexicaine, qui a baissé de 3,1% sur un an, et le fonctionnement toujours très ralenti des raffineries dans le golfe du Mexique, où le raffinage de 2,268 millions de barils par jour restait paralysé.

La veille, «l'annonce d'une baisse des approvisionnements saoudiens aux majors pétrolières, les troubles au Nigeria et des importations chinoises (de brut) plus importantes qu'attendu ont soutenu les cours», a constaté Harry Tchilinguirian, analyste chez BNP Paribas, sans toutefois constituer «des raisons (suffisantes) pour une flambée jusqu'à 130 dollars en une seule après-midi».

Les cours sont montés en effet lundi jusqu'à 130 dollars et ont clôturé sur un gain jamais vu de 16 dollars, suscitant des interrogations sur le bon fonctionnement du marché.

L'explication tient davantage à l'expiration du contrat d'octobre: pour une raison encore peu claire -- liée sans doute au niveau très déprimé des stocks américains après le passage des ouragans Gustav et Ike -- des acteurs du marché se sont trouvés à court de pétrole lors du dernier jour de cotation du contrat et ils ont été contraints d'en racheter pour honorer leurs engagements.

Pour preuve, les prix pour livraison en novembre se sont appréciés lundi dans des proportions bien moindres: ils ont gagné 6,62 dollars, finissant à 109,37 dollars lundi.

Le contexte de la crise de financière a sans doute joué aussi, comme le suggère l'analyste Antoine Halff: «Le marché n'aurait sans doute pas connu une flambée aussi inimaginable sans les mouvements tectoniques qui redessinent le paysage financier américain, drainant au passage les liquidités des marchés et les crédits disponibles».

Après cette séance extraordinaire, le président du régulateur américain des marchés de matières premières (CFTC), Walter Lukken, a laissé la porte ouverte à l'ouverture d'une enquête en indiquant «travailler en étroite collaboration avec les régulateurs du Nymex afin de s'assurer que personne ne tirait profit des tensions (...) pour s'assurer des gains personnels» en manipulant le marché.