La livre sterling a touché jeudi un nouveau plus bas historique, sous 1,13 euro, atteignant 1,1238 euro vers 7h30.

La livre sterling a touché jeudi un nouveau plus bas historique, sous 1,13 euro, atteignant 1,1238 euro vers 7h30.

Cette baisse se produit dans la foulée de la publication des chiffres du moral des industriels britanniques, qui s'est maintenu en décembre au plus bas depuis 28 ans.

L'indice mesurant la différence entre les industriels prévoyant une hausse et une baisse de leur production sur les trois prochains mois est resté à -42 points dans l'enquête de décembre, inchangé par rapport à novembre, selon la Confédération de l'industrie britannique (CBI). Il s'agit du plus faible niveau depuis 1980.

La monnaie britannique franchit presque chaque jour des seuils de faiblesse depuis une semaine, alors que la Banque d'Angleterre (Bank of England, BoE) a baissé son taux directeur à 2% (il est, depuis novembre, pour la première fois dans l'histoire inférieur au taux directeur européen, à 2,5%). C'est son plus bas niveau historique, précédemment atteint de 1939 à 1951.

La livre s'est dépréciée de 13% depuis octobre par rapport à l'euro.

Jeudi, la BoE a d'ailleurs publié les résultats de son enquête mensuelle sur les attentes d'inflation (qui influencent l'évolution des prix) : après avoir anticipé des hausses de prix records en août, les Britanniques s'attendent désormais à de sérieuses baisses de prix.

Ces tensions déflationnistes se reflètent dans l'activité économique du pays : des syndicats du deuxième producteur d'acier européen Corus, filiale du groupe indien Tata Steel, ont ainsi proposé à la direction de baisser les salaires de 10% pendant six mois pour éviter la fermeture d'une usine au Pays de Galles, selon le Financial Times.

Face au dollar américain, la livre tirait aussi la langue et s'échangeait sous 1,50 $ US, un niveau qu'elle avait précédemment éprouvé en juin 2002.

«Les rumeurs de révision du plan spécial de liquidités (mis en place pour relancer le crédit, NDLR) pourraient soutenir la livre dans la mesure où les dépenses britanniques pour lutter contre la crise du crédit sont parmi les plus importantes (...) mais les tensions déflationnistes persistent, confirmées par les commentaires de membres de la BoE, envisageant un rendement de la livre à 0%» commentaient les analystes de BNP Paribas.