Les coupes massives d'effectifs annoncées au cours des derniers mois dans les médias américains et canadiens soulèvent de nombreuses appréhensions.

Les coupes massives d'effectifs annoncées au cours des derniers mois dans les médias américains et canadiens soulèvent de nombreuses appréhensions.

À l'Association canadienne des journalistes (ACJ), la présidente Mary Agnes Welch s'inquiète de voir la qualité de certains médias en prendre un coup à cause d'une réduction trop importante du personnel. Une situation perdante pour tout le monde, croit-elle.

«Pour nous, le meilleur modèle d'affaires, c'est de faire le meilleur journalisme possible, le plus en profondeur, a fait valoir Mme Welch pendant un entretien. Si on fait du meilleur journalisme, cela attirera les lecteurs et les annonceurs par le fait même.»

Le professeur américain Philip Meyer, grand expert de l'industrie des médias, regrette lui aussi les coupes «irréfléchies» auxquelles s'adonnent et s'adonneront plusieurs entreprises de presse. D'après lui, les dirigeants de journaux devraient cibler une orientation bien précise, par exemple le journalisme de proximité, avant de couper sans discernement «le gras et le muscle».

«Ce que je déplore, c'est qu'ils coupent de façon aléatoire sans se soucier de ce à quoi ressemblera leur produit après toutes ces coupes, a-t-il dit à La Presse Affaires. Ils devraient choisir une spécialisation et effectuer des coupes autour de ça, pour faire au moins une chose correctement. Après cela, leurs affaires seraient viables.»

Quelque 30 000 postes auront disparu dans les médias cette année aux États-Unis selon un relevé du magazine Advertising Age, soit 4% des effectifs. L'ACJ n'a pas comptabilisé les pertes au Canada.